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Hassan Iquioussen : Sa vie «sera en danger» s’il est expulsé au Maroc, avance son avocate

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Hassan Iquioussen, chez lui, à Lourches, en 2019. / Ph. Pierre Rouanet - VDNPQR
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L'avocate de Hassan Iquioussen, Me Lucie Simon a réagi, jeudi, au tweet du ministre français de l’intérieur, annonçant que son client «va être expulsé». Dans un communiqué, l’avocate a rappelé que l’imam «est né dans le Nord de la France il y a presque soixante ans». «Ses frères, ses sœurs et sa mère sont français, tout comme ses cinq enfants et ses quinze petits enfants, dont aucun n'a la nationalité marocaine», a-t-elle ajouté.

«Son pays dit d'origine, il ne le connaît qu'à travers de courtes vacances et lorsqu'on lui demande d'où il vient, il répond avec fierté "je suis ch'ti, moi"», poursuit le communiqué, notant que c’est «avec stupéfaction que ce grand-père a appris le 3 mai 2022 que le ministère de l'Intérieur envisageait de l'expulser». «Outre les doutes que nous émettons sur la constitutionnalité d'un tel texte, il convient de rappeler que la menace s'apprécie, par définition, au regard de son actualité. Or, les propos que le Préfet du Nord reproche à Monsieur Iquioussen datent notamment d'une conférence de 2000, et ce n'est que 22 ans plus tard que Georges-François Leclerc et Gérald Darmanin ont jugé pertinent de s'en alarmer, alors que jamais aucune procédure pénale n'a été diligentée à l'encontre de l'imam», déclare Me Lucie Simon.

Dénonçant un «opportunisme politique» qui «s'inscrit dans un climat nauséabond qui vise une minorité religieuse», l’avocate assure «qu'aucun arrêté d'expulsion ne lui a encore été notifié et que c'est la justice qui décidera en dernier ressort de son éloignement». 

«Nous nous inquiétons qu'en cas de retour au Maroc, ses prises de position politiques mettent sa vie en danger. Nous considérons qu'Hassan Iquioussen ne représente aucune menace grave pour l'ordre public comme le montrent toutes ses récentes et nombreuses prises de positions publiques, en faveur de la laïcité, de l'égalité femme-homme, des valeurs de la République et contre la xénophobie.»

Me Lucie Simon

Pour l’avocate, «il est urgent que cesse, au nom d'une prétendue lutte contre la discrimination, la discrimination envers les musulmans».

Article modifié le 29/07/2022 à 15h58

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