Menu

Grand Angle

Mariage et voile (jilbeb) en France : Le tribunal de Toulon les juge incompatibles

Le couple musulman dont on a refusé de prononcer le mariage pour cause de port du jilbeb, le 6 septembre, à la Seyne-sur-Mer, vient d'être débouté par la justice. Le Tribunal de grande instance de Toulon a rendu ordonnance aujourd'hui : il estime que l'officier d'état civil a eu raison de refuser de prononcer le mariage. Le problème lié à l'identification de la mariée est-il une fausse excuse ?

Publié
Exemple de jilbeb.
Temps de lecture: 3'

Une femme n’a pas le droit de se marier avec un jilbeb, a tranché, ce matin, vendredi 21 septembre, le tribunal de grande instance de Toulon. Miryam et Sâad avaient assigné le préfet du Var, Paul Mourier, pour demander que soit prononcé leur mariage ; ils ont été déboutés. Selon la justice, le voile que porte Miryam, un jilbeb, c'est-à-dire un grand voile qui lui couvre le haut du front et une partie du menton tout en laissant libre le reste du visage, ne permet pas de l’identifier. Chacun appréciera la justesse de l’argument en fonction de la photo.

Selon, l’avocat, Mohad Bourouis, de la mairie de la Seyne-sur-mer, où aurait dû être prononcé le mariage, le 6 septembre, «Mme Cyrulnik [3° adjointe au maire de la Seyne-sur-Mer, ndlr], a tout naturellement demandé à la jeune femme [Myriam, ndlr] de repousser son voile derrière les oreilles pour pouvoir l’identifier pendant la cérémonie du mariage.» La proposition de Florence Cyrulnick a immédiatement provoqué l’indignation. L’avocat explique que la question de la religion a été évoquée par la famille, d’abord. Dans la discussion, le couple a opposé à l’élue la liberté de religion. «Ce n’est qu’à partir de là que Mme Cyrulnik a évoqué la Charte locale de la laïcité», dont elle serait l’un des auteurs, explique Mohad Bourouis.

 «J'ai fondu en larmes»

L’ex-future mariée, Myriam, tient un tout autre discours. «Mme Cyrulnik est entrée dans la salle des mariages et après avoir passé son écharpe tricolore, elle m’a immédiatement interpelé, sans autre forme de politesse, sur ma tenue, en expliquant qu’elle n’était pas adaptée à l’endroit, que je n’avais pas pris la mesure de la salle dans laquelle nous étions», raconte la jeune femme. A aucun moment, selon elle, l’adjointe au maire ne lui a demandé de repousser «seulement» son voile derrière les oreilles ni mis en cause son identité.

La scène, ensuite, est presque la même dans les deux versions : le ton est monté rapidement, la tension était très forte. Les deux bords n’ont pas réussi à s’entendre et les mariés ont quitté la salle. «A un moment, un homme, membre de l’une des familles a proposé de se retirer, il était le seul homme de l’assistance, pour que la mariée puisse se dévoiler, mais elle a refusé», explique l’avocat de la mairie de la Seyne sur mer. «J’étais sous le choc et j’ai failli me dévoiler, mais l’humiliation était trop forte. J’ai fondu en larme», raconte Myriam. 

Identification ou religion ?

Par son verdict, le tribunal de grande instance de Toulon a admis la version de Mohad Bourouis et donné raison à Mme Cyrulnik sur la base de la réponse donnée par le ministre français de la Justice, Pascal Clément, en réponse à une interrogation parlementaire, le 21 mars 2006. «[...], la circonstance que la future épouse soit voilée lors de l'échange des consentements, de telle sorte qu'elle ne soit pas identifiable et que son visage ne puisse être vu (non seulement de l'officier d'état civil mais aussi les témoins et le public) n'est pas compatible avec les règles du code civil», indique le texte. Il forme la seule obligation légale susceptible d’interdire le port du voile, à la mariée, lors de son mariage.

Si la version de Myriam et de son époux avait été retenue par le tribunal et qu’il est, donc, reconnu que Mme Cyrulnik a refusé de prononcer le mariage en raison de ce signe religieux, il aurait été beaucoup plus difficile, juridiquement, de continuer à donner raison à l’élue contre les jeunes mariés. Dans ce cas, le couple pourrait opposer, à Mme Cyrulnik, la Charte des services publics, du 18 mars 1992. Elle introduit le principe de neutralité : «elle implique la laïcité de l’État, l’impartialité des agents publics et l’interdiction de toute discrimination fondée sur les convictions politiques, philosophiques, religieuses, syndicales ou tenant à l’origine sociale, au sexe, à l’état de santé, au handicap ou à l’origine ethnique.»

«Roue de secours »

Ce n’est pas la première fois qu’un officier d’état civil refuse de prononcer le mariage au nom du voile que porte la mariée. Deux cas semblables sont déjà apparus dans la presse. Le jeudi 9 juin 2011, Fatiha Benhamed, adjointe à la mairie du 9e arrondissement de Lyon, a demandé et obtenu de la future mariée qu’elle retire son voile, rapporte 20mn. «Nous sommes dans une mairie, il y a des signes ostentatoires qui ne sont pas permis», s’était justifiée l’élue. A Marseille, le quotidien régional La Provence révèle, le 7 mars 2012, qu’une charte des bons usages est à présent signée par tous les couples qui veulent se marier dans la mairie du 9 et 10e arrondissement. Ils doivent, notamment s’engager, à ce qu’aucun «signes religieux distinctifs» ne pénètrent en mairie.

Puisque le couple Saâd et Myriam estime que le refus de l’adjointe au maire de la Seyne sur mer relève du même raisonnement discriminatoire et que l’«argument du doute sur l’identité n’est apparu que devant le tribunal, comme une roue de secours», selon Myriam, il fait appel, dès aujourd’hui, de l’ordonnance rendue par le TGI de Toulon. «L’adjointe s’est même avancée jusqu’à donner des informations sur ma filiation ! Où est le doute sur l’identité, alors qu’il n’a même pas été demandé de procéder à une vérification avec la carte d’identité, lors de la cérémonie ?», s’indigne-t-elle. L’affaire devrait être entendue devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

@El Chamali
Auteur : abdo447
Date : le 27 septembre 2012 à 21h12
J'adhère complètement à ton commentaire.
L'Islam c'est la lumière , la tolérance , la Quête du Savoir
Bon sens
Auteur : ElChamali
Date : le 27 septembre 2012 à 20h37
Je ne passe pas ma journée à lire des sites conspirationnistes, et n'inscrit pas ma vie et ma lecture du monde dans une opposition "religieuse" aux autres.

Je te demande de faire appel à ton bon sens. A ce que nous sommes nous Marocains, notre "identité". Regardes tes cousins, cousines, grand parents, etc..... leur comportement, leur discours.

Et compare çà aux "religieux" banlieusards de France ? Tu reconnais ton Maroc? tu reconnais ton pays ?

Donc quand tu parles d'identité, au moins parle de la bonne. Nous sommes des Marocains fiers de l'être, pas des Afghans ou des Iraniens.

Regardes la réalité de ton histoire, l'ouverture d'esprit qui caractérise notre nation. Donc arrête avec ton discours de Bounty qui fait croire qu'il n'y a aucune alternative entre manger du porc et se teindre en blond, ou porter la Burqa, et une barbe de deux ans en claquette.

Tu peux juste être "Marocain". Et je sais ce que çà veut dire. Et même s'il fallait ressusciter la première génération de migrants Marocains en Europe, ils seraient choqués de voir ceux qu'est devenue leur descendance à l'étranger, et aurait honte de cet affichage et de ton discours.

Il est très simple de défendre l'Islam contre toute attaque. C'est d'abord d'éviter de faire croire que l'Islam est seulement un folklore vestimentaire issue du moyen orient du moyen age, mais de démontrer ses valeurs morales civilisatrices, par exemple:

(Représentations divines, liberté de culte en terre d'islam, égalité devant dieu, fraternité des peuples, valeurs anticapitalisme (riba), universalisme (ni peuple élu, ni racialisme), hygiène obligatoire, enseignement et quête de savoir mis au premier rang des priorités de l'individu, etc...,etc...)

Et tu verras alors que même ceux qui s'opposent à l'Islam ne trouverons rien à y dire.

Hors la plupart de ceux qui singent l'Islam, en parlant de pratiques débiles, potentiellement mal interprétés, etc.... font douter même ceux qui au premier abords auraient pu être séduit par la pureté des concepts.

En défendant, les provocateurs de la république Française, tu deviens le réel ennemi de l'Islam


Respecter au moins cette nation organisée qui respecte tous vos droits primaires, au travail, éduque vos enfants, vous soigne quand vous êtes malades.

N'obligez pas ceux dont l'histoire est emplie de guerres (chrétien/protestant) centenaires, de croisades, d'exploitation du clergé, d'abus de curés, de persecutions antijuives, etc... de se voir rétablir chez eux les religieux "maghrébins" de migrants affamés et sous-alphabétisés.

La laïcité a réussi à apaiser leur nation, obéissez donc à l'ordre républicain, ou quittez cette terre. Arrêtez vos singeries, avant d'y provoquer des émeutes dévastatrices comme toute l'histoire l'à prouvé.


Dernière modification le 27/09/2012 21:09
Nous sommes Réveillé les yeux Grand Ouverts ;-)
Auteur : abdo447
Date : le 27 septembre 2012 à 15h58
Voici une bonne petite lecture pour te montrer qu'on est pas "Dupe" par rapport à ce qui se passe dans le monde autour de l'islam et les musulmans.

http://www.voltairenet.org/La-tactique-du-blaspheme


bonne lecture
Nous sommes Tous d'accord.
Auteur : abdo447
Date : le 27 septembre 2012 à 15h54
Nouveau processus d'extermenination en "route"
Auteur : être humain
Date : le 27 septembre 2012 à 14h19
Alors effectivement, ce n'est pas le fait du hasard, si on dépeint, décrie et stigmatise a chaque fois ce même discours dévalorisant sur l'islam et je le répète me rappelant "étrangement", les mêmes procédés utilisés contre les juifs de France, "avant guerre".

Eux aussi ont été dévalorisés, désocialisés, puis ont leur a confisqués leurs droits et on connait tous la suite.

Je citerai à ce sujet, d'ailleurs Mr Boris Cyrulinik, lui même, qui décrit parfaitement et très justement cet état de fait, lorsque lui même, enfant, il a subi "ce processus".

Le processus qui permet d'exterminer un peuple sans éprouver de sentiment de crime est toujours le même. En voici la recette: d'abord, il faut le désocialiser afin de le rendre vulnérable. Personne n'a protesté quand une des premières lois de Pétain a décrété la réquisition des vélos des avocats juifs. Ce n'est pas grave, entendait-on, tant qu'on respecte les personnes. Mais dans une société dépourvue d'essence et de voiture, un homme sans vélo ne peut plus travailler. Puis il convient de parler de ce groupe humain en employant des métaphores animales: «des rats qui polluent notre société», «des vipères qui mordent le sein qui les a nourries». Quand on arrive enfin à la démarche administrative signée par un représentant du demi-dieu ou énoncée à la radio par un porte-parole du maître, il devient possible de mettre à mort ce peuple sans éprouver de culpabilité car «ce n'est pas un crime tout de même d'éliminer des rats»!

Surhommes dérisoires soumis à des demi-dieux absurdes, les nazis ont provoqué une déflagration mondiale, un massacre inouï pour une bagatelle idéologique, une théorie navrante. Ils ont cru à une représentation incroyable, ils ont récité des fables riquiqui où ils se sont donné un rôle grandiose. Le panurgisme de ces moutons intellectuels leur a offert une brève illusion de grandeur. Ils avaient besoin de haine pour légitimer et exalter leur programme délirant, car dans le quotidien c'est la banalité et la soumission qui caractérisaient leur projet.

"Mais, n'y a-t-il que les nazis pour fonctionner ainsi" ?

Et bien cette question d'une justesse infaillible , je la pose à tous les lecteurs.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com