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Grand Angle

Maroc - UE : Un sommet qui n'apporte rien de nouveau

Que faut-il retenir du 1er sommet UE / Maroc qui s’est tenu les 6 et 7 mars 2010 à Grenade en Espagne ? Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Discours creux, vagues et sans véritable contenu ni contenant.
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Il est vrai qu’à ce jour le statut avancé est une coquille vide. La réforme de la justice est en état embryonnaire, la libéralisation des services est au point mort et la réforme des droits d’enregistrements – qui permettrait, entre autres, plus de transparence des marchés publics- est en stand by.

Pourtant, on aurait pu espérer que ce premier rendez-vous officiel entre l’Europe et le Royaume puisse donner lieu à une vision commune, à un horizon dégagé, à des propositions concrètes ou encore à des actions conjointes sur le moyen terme. Il n’en sera rien.

Ni José Manuel Barroso, président de la Commission européenne ni José Luis Zapatero, président de l’UE pour 6 mois et ni Abbas El Fassi, 1er ministre du Maroc, auront été en capacité de donner à la fois un contenu au sommet, mais également de la dimension.

Si pour José Manuel Barroso, il faut plus de «de coordinations entre les différents acteurs et plus de travail collectif afin que l’espace Euromed soit une source d’inspiration», pour José Luis Zapatero, Chef de l’exécutif espagnol, «l’alliance entre l’UE et le Maroc est une option stratégique et les relations entre l’Espagne et le Royaume sont solides», déclarait-il à la clôture du Sommet entrepreneurial. Il ajoutait que «deux secteurs sont à développer. Il s’agit de l’énergie et essentiellement les énergies renouvelables et le domaine des NTIC et des télécoms. Pour cela, je suis favorable à la mise en place d’un agenda numérique».

Quand à Abbas El Fassi – qui a tenu à s’exprimer en arabe littéraire -, il déclarait «que nous devons continuer à travailler pour consolider les coopérations bilatérales. Le Maroc est un pays émergent qui s’est doté d’une nouvelle vision dans de nombreux secteurs d’activité comme les transports, les services ou encore l’énergie».

Si tout ce beau monde s’est accordé à dire «que le Maroc doit être une référence stratégique du sud de la Méditerranée», il n’en reste pas moins que derrière les symboles, il y a des réalités. Des réalités politiques, économiques, sociales et culturelles. Sans parler du contexte régional et international.

Cependant, le Maroc, statut avancé en poche, doit faire ses preuves. Il semble même condamné à réussir. Pour cela, un arrimage renforcé à l’Europe est une nécessité. C’est la seule alternative, semble-t-il, pour que le Royaume puisse affronter les défis multiples et y faire face.

Au rayon des défis figurent en premier lieu le respect des droits humains avec des périmètres dédiés à l’expression des libertés et à des espaces destinés au débat. Des débats participatifs où la société civile aura toute la latitude pour prendre part à des réflexions sur l’avenir du pays.

En effet, une adhésion à un projet sociétal ne peut faire l’économie de consultations populaires. Il semblerait que les organisations et autres structures existantes à ce jour ne suffisent pas ou plus.

D’où la volonté de l’Union européenne de voir le Maroc se doter d’un Conseil économique et social (CES), censé être le porte voix et l’écho du terrain. Reste à définir les critères d’éligibilité des membres et (surtout) l’indépendance et l’autonomie dont il jouira.

En clair, la balle est dans le camp du Maroc. Il est maître de son destin et comptable des ses actes.

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