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Grand Angle

Maroc : Large campagne contre Akhannouch et les prix élevés des carburants

Plusieurs milliers d’internautes marocains, acteurs politiques et de la société civile, ont diffusé sur les réseaux sociaux des publications appelant à une réduction des prix du carburant à ce qu’ils ont été avant la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Ils ont aussi exigé le départ du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

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Photo d'illustration / DR.
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Après une baisse des prix du pétrole aux niveaux d’avant la guerre entre l’Ukraine et la Russie, hier jeudi, des acteurs politiques et de la société civile au Maroc ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux. Ils demandent à l’exécutif de refixer les tarifs nationaux à 7 dirhams pour le gasoil et à 8 pour l’essence. Ils ont également appelé au départ du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lui reprochant sa double-casquette entre responsabilités politiques et investissement dans le carburant.

La campagne a rencontré des interactions positives immédiates, puisque le hashtag #Dégage_Akhannouch a été partagé par environ 200 000 personnes, entre la journée de jeudi et ce vendredi seulement. Le nombre d’utilisateurs du hashtag réclamant une baisse du prix des carburants a atteint plus de 235 000.

Les internautes ont sévèrement critiqué le chef du gouvernement en soulignant un conflit d’intérêts, qui empêche la réduction des prix du carburant, d’autant que l’entreprise pétrolière d’Akhannouch détient une part importante du marché marocain.

Compte tenu de la libéralisation de ses prix et de l’absence de toute décision de le plafonner, le tarif du carburant a atteint des niveaux inédits de plus de 17 dirhams le litre de gasoil et plus de 18 pour l’essence. Ainsi, des utilisateurs des réseaux sociaux ont accusé les compagnies pétrolières d’«avidité», en les taxant d’accumuler des bénéfices «scandaleux» par rapport aux marges fixées avant la décision de libéraliser le secteur en 2015.

Les partis de tendances différentes accordent leurs violons

Le Parti socialiste unifié (PSU) a pris part à cette campagne en publiant un message joint au hashtag susmentionné, sur sa page Facebook. «Ce n’est pas la première fois que les prix du pétrole chutent par rapport aux niveaux du début de la guerre russo-ukrainienne. Cela n’a aucun effet sur les prix du carburant dans notre pays, bien au contraire ; ils ont continué à augmenter avec la complicité et le parrainage du gouvernement d’Aziz Akhannouch», a fustigé la formation de gauche.

Pour sa part, Isaac Charia, secrétaire général du Parti marocain libéral (PML), a écrit sur sa page Facebook que «le prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux est tombé à des niveaux d’avant la guerre russo-ukrainienne, ce qui oblige les sociétés de distribution de carburant à ramener immédiatement leurs prix à ce qu’ils étaient avant les augmentations, soit 7 dirhams pour le gasoil et 8 dirhams pour l’essence».

Mais pour l’avocat, les entreprises marocaines et à leur tête l’entreprise familiale d’Akhannouch «sont complices et s’accordent tacitement pour prolonger la durée des augmentations». «Même s’ils réduisent le prix, ce dernier ne diminuera que d’un ou un dirham et demi, ce qui ne freinera pas la hausse continue des prix de tous les autres consommables», déplore encore Charia.

De nombreuse publications se sont basées sur la comparaison du prix du carburant au Maroc lorsque le baril de pétrole était à 95 dollars en février dernier, et son prix aujourd’hui de 93 dollars. Il est à noter que les cours mondiaux du pétrole ont chuté, hier, de plus de 5%, atteignant des niveaux jamais enregistrés depuis l’avant-guerre entre l’Ukraine et la Russie. Cette baisse a été accéérée par les craintes d’une récession, dans un contexte d’inflation record aux États-Unis et dans la Zone euro.

Article modifié le 15/07/2022 à 15h07

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