Le journal satirique français Charlie Hebdo a publié dans son dernier numéro en kiosque depuis ce mercredi matin, des caricatures de Mohamed. Ces dernières figurent sur plusieurs pages intérieures du journal, rapporte Europe 1 .
La France est actuellement secouée par cet incident. Craignant pour la sécurité des ressortissants français à l'étranger, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé la fermeture des ambassades et écoles françaises vendredi prochain dans 20 pays.
Au Maroc, Ambassade et écoles françaises restent ouvertes
Le Maroc n’est cependant pas concerné par la mesure de M. Fabius, apprend Yabiladi au sein de l’Ambassade de France à Rabat. «Aucune fermeture n’est envisagée au Maroc, affirme M. Dibolt, conseiller presse à l’ambassade. Nous sommes en étroit contact avec les autorités marocaines et nous avons pleinement confiance en [elles] pour assurer la sécurité de nos ressortissants».
Pourtant en Tunisie, les écoles françaises ont déjà été fermées et seront rouvertes que lundi matin, rapporte 20 Minutes. En Indonésie, toutes les implantations françaises seront fermées jeudi et vendredi.
«Je ne crains rien»
Au sein de la communauté française au Maroc, les avis sur la sécurité sont un peu partagés. «Je ne crains pas parce que j’ai vu que les manifestations qui ont fait suite au film étaient ridicules et sans conséquences, la police ayant intervenu immédiatement, déclare Julie, journaliste. Déjà lors des premières caricatures, les manifestations au Maroc n’avaient pas été très importantes, ajoute-t-elle. Je ne crains pas de danger, je ne suis pas effrayée.» Idem pour Isabelle qui confie : «Moi personnellement, je suis française, mais musulmane et je porte le voile. Donc je ne crains absolument rien».
Même son de cloche chez Patrice. Il travaille au sein d’une école française et n’est pas du tout effrayé. Il estime qu’au Maroc, les gens «sont plus intelligents que les intégristes qu’on nous montre à la télé».
Marie-Claude, quant à elle, reste sur ses gardes. Pour elle, il y a quelque peu de l’assurance, mais la vigilance est de mise. «Pour le moment, il n’y a pas encore de crainte, [mais] on fait attention», a-t-elle déclaré.
Si la plupart des personnes interrogés se disent rassurées, Anne Claire, par contre, a peur. «Je travaille pour des Marocains et avec des Marocains. Aujourd’hui les choses ne sont plus comme avant», confie cette consultante en stratégie et organisation d'entreprise. Pour elle, les Français ne sont plus aussi estimés aujourd’hui qu’avant et des incidents tels que celui que Charlie Hebdo vient de provoquer risque de dégrader davantage l’image des Français aux yeux des Marocains. «Je vis au Maroc depuis cinq ans et je me demande combien de temps de vais encore rester. Aujourd'hui je me pose des questions», conclut la jeune femme.