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Melilla : Des associations demandent l'ouverture d'une enquête indépendante

Publié
Image d'illustration. / Javier Bernardo - AP
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Dix associations de défense des droits des migrants et humains ont cosigné, samedi, un communiqué dans lequel elles dénoncent «l’échec des politiques migratoires sécuritaires». À la suite du drame qui a couté la vie à 23 migrants qui tentaient de rejoindre Melilla depuis Nador, les associations ont dénoncé le fait que «l’accord Espagne-Maroc sur l’immigration tue».

Consulté par Yabiladi, le communiqué souligne que ces morts sur les frontières de la «forteresse européenne alerte sur la nature mortifère de la coopération sécuritaire en matière d’immigration entre le Maroc et l’Espagne».

Depuis plusieurs semaines, des campagnes d’arrestations, de ratissages des campements, de déplacements forcés des migrants laissait présager qu’un drame de cette nature allait se produire, ajoutent les signataires. «La reprise de la coopération sécuritaire dans le domaine des migrations entre le Maroc et l’Espagne a eu pour conséquence directe la multiplication des actions coordonnées entre les deux pays», précise-t-on.

Les acteurs ont par ailleurs constaté des «violations des droits humains des personnes en migration» dans les villes de Nador, Tétouan, Tanger ou encore Laâyoune et Dakhla. Ces «expéditions punitives» ont abouti à une spirale de violence des deux côtés, dénonce le communiqué. «Depuis plus d’un an et demi, les personnes en migration à Nador sont privées d’accès aux médicaments, aux soins, voient leurs campements brûlés et leurs biens spoliés», tout comme leurs denrées alimentaires et eau potable sont confisquées et détruites, déplorent les 10 associations.

Alors, face à ce drame qui a couté la vie à 23 personnes, les organisations signataires présentent leurs vives condoléances aux familles des victimes et condamnent l’absence de prise en charge rapide des migrants blessés. Aussi, elles exigent la restitution des dépouilles des victimes à leurs familles et l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire indépendante du côté marocain comme espagnol, ainsi qu’au niveau international pour faire toute la lumière sur ce drame humain.

Outre la fin des politiques criminelles financées par l’Union européenne, les associations appellent les représentations diplomatiques des pays africains présentes au Maroc d’assumer pleinement leurs responsabilités en matière de protection de leurs ressortissants.

Le communiqué a été signé par l’Association marocaine des droits humains, l’Association d’aide aux migrants en situation de vulnérabilité- Maroc, ATTAC Cadtm (Maroc), Caminando Fronteras (Espagne), le Conseil des migrants subsahariens au Maroc, EuroMed Droits (Europe), Alternatives Espaces citoyens (Niger), Pateras de la Vida (Maroc), Alarm Phone (Europe) et le Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants (Maroc).

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