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Grand Angle

Maroc - UE : Un statut avancé qui tarde à démarrer

«Regrettant l’absence des autorités marocaines» à la conférence Euromed / Médias pour la liberté d’expression, qui s’est tenue à Marrakech les 8 et 9 février 2010, avec la présence de plus de 80 journalistes en provenance du monde entier, Eneko Landaburu, Ambassadeurde l’Union Européenne (UE) au Maroc, déclare «qu'il est temps de s’atteler à définir un mode opératoire pour atteindre les objectifs du statut avancé signé entre le Maroc et l’UE».
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En clair, peu de choses ont évolué depuis l’obtention du statut avancé par le Royaume. «Le gouvernement doit proposer un programme de convergence règlementaire et nous sommes là pour l’accompagner dans sa démarche et à aider à franchir les étapes et à atteindre l’objectif du statut avancé. » Le tout est de savoir où veut-on aller et à quel rythme ?

A noter que pour être éligible au statut avancé de l’UE, aucun critère n’est défini quelque soit le pays candidat. Une absence de règles que regrette Eneko Landaburu. «On est dans une situation flou. Selon moi, les critères d’éligibilité doivent être l’exercice de la démocratie et la défense des droits de l’Homme. Deux piliers pour une société vivante et moderne», dit-il.

Reste à définir les critères d’attribution mais également les règles du jeu en matière de co-gouvernance du statut avancé. En effet, qui décide du côté UE et sur quelle base ? Dans le cas du Maroc, quel est le rôle du gouvernement, du Parlement ou encore des organisations sociales ?

Il faut savoir que les acquis communautaires - règles communes des 27 pays membres de l’UE - sont compilées dans…70 000 pages. Un « catalogue », qui fait office de feuille de route pour les pays partenaires comme le Maroc. «Cependant, c’est au gouvernement d’opter pour les critères d’évaluation. L’UE n’intervient pas dans ce domaine. On ne va rien imposer ! Néanmoins, il serait souhaitable qu’en 2010, un programme soit établi pour définir les références afin de pouvoir évaluer les réformes menées», précise l’Ambassadeur de l’UE au Maroc.

Ce dernier ajoute «que depuis plus de 10 ans, le Maroc a fourni beaucoup d’efforts, et ce dans différents domaines. Comme par exemple au niveau de l’économie, aujourd’hui plus ouverte, avec des secteurs d’activités dynamiques. Ma philosophie est qu’une ouverture doit être maîtrisée. C’est pour cette raison, entre autres, que je suis favorable pour que le Maroc bénéficie d’un soutien financier plus important de la part de l’UE».

Un temps annoncé sous la présidence espagnole, la ratification du statut avancé UE / Maroc devrait prendre du retard. Ce qui a valu des rumeurs sur fond de manœuvres politiques. «Nous savions depuis très longtemps que le délai ne pouvait être respecté et qu’à la date du 30 juin 2010, qui marquera la fin de la présidence espagnole de l’UE, on ne serait pas prêt. La polémique faîte autour de cela n’a pas de sens.», indique-t-il.

Quand à une « rallonge » financière de l’UE pour le Maroc, Eneko Ladanburu tient à préciser que « le statut avancé n’est pas synonyme d’ouverture des vannes. Il n’en a jamais été question. Le débat budgétaire interne à l’UE va se tenir très prochainement. Malgré le contexte de crise et de réductions budgétaires des Etats membres, l’UE tend à renforcer sa politique extérieure. Il est donc possible que le Maroc bénéficie d’une aide supplémentaire. Ce serait justifié», conclut le Chef de la délégation UE au Maroc.

Reste au Maroc à convaincre sur le terrain des réformes, pour se rapprocher, encore un peu plus, de l’Europe. Enfin, s’il le souhaite vraiment.

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