Le président nigérian, Muhammadu Buhari se fait l’avocat du projet du gazoduc Maroc-Nigéria. «Le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne devraient investir dans notre pipeline prévu sur 4 000 km pour acheminer le gaz nigérian - les plus grandes réserves d'Afrique - via le Maroc, puis vers l'Europe» a-t-il plaidé dans une interview accordée à l’agence Bloomberg.
«Nous avons besoin d'un partenariat à long terme et non d'incohérences et de contradictions sur la politique d'énergie verte du Royaume-Uni et de l'Union européenne. Les investissements sont entravés par leur moratoire général sur les projets gaziers à l'étranger, alors que chez eux, les mêmes projets sont classés comme verts. Cela n'aide pas leur sécurité énergétique, cela n'aide pas l'économie du Nigeria et cela n'aide pas l'environnement. C'est une hypocrisie qui doit cesser», a déploré le chef de l’Etat.
Ce projet était inscrit sur l’agenda du président Buhari lors de sa visite en Espagne, le 1er juin, d’abord dans ses entretiens avec le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, et ensuite avec le président de la société gazière Naturgy, Francisco Reynés.
L’enthousiasme du chef de l’Etat pour l’exécution du gazoduc Maroc-Nigéria est, également, partagé par le roi Mohammed VI. Dans son message aux participants à la Conférence de lancement du Forum africain des investisseurs souverains (ASIF), organisée le 20 juin à Marrakech, le souverain a appelé à «l’accélération de l’inclusion financière du continent, ou encore les projets visant à renforcer la souveraineté énergétique du continent tel le mégaprojet de gazoduc entre le Nigéria et le Maroc».
Pour rappel, le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva a révélé, le 2 mai, que des investisseurs russes sont intéressés par la réalisation du chantier du gazoduc Nigéria-Maroc.