France-Politique : Les anti-minarets débarquent

Les prochaines élections régionales françaises, prévues les 14 et 21 mars prochains, accapareront sans doute l’attention de nombreux observateurs, à l’heure où l'on craint une montée du sentiment islamophobe en Europe. Après le tollé qui a suivi le référendum suisse ayant conduit à l’interdiction des minarets en terre helvète, deux listes intitulées "La ligue comtoise, non aux minarets" et "Non aux minarets" viennent d’être enregistrées respectivement en Franche-Comté et en Moselle (Est de la France).

Selon l’Hebdomadaire Français Le Journal Du Dimanche (JDD), ces listes seraient emmenées par les personnalités d’extrême droite française. D’après la même source, l’objectif poursuivi par ces derniers serait de transformer le vote en un référendum régional contre la construction de minarets », au nom d’une lutte contre l’islamisation de la France.

Les réactions n’ont pas manqué après la validation desdites listes. Mercredi passé, c’est d’abord le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), qui via un communiqué de presse, exprimait son indignation. Selon les termes du communiqué, " chacune de ces deux listes a choisi comme point programmatique central non seulement de restreindre l'exercice de la liberté religieuse et de la liberté des cultes, mais aussi d'inciter à la haine contre les musulmans".

Même son de cloche du côté du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a lui aussi publié un communiqué ce jeudi. "Le CFCM ne comprend pas que la présence sur une liste électorale d'une candidate portant un foulard ait suscité de nombreux commentaires d'hommes politiques et que ces mêmes hommes restent muets face à l'enregistrement de ces deux listes xénophobes", indique le communiqué.

Le CFCM faisait ainsi référence à la présence d’Ilham Moussaid, Française d'origine marocaine, sur la liste du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dans le Vaucluse (sud-est). En effet, la présence de la jeune étudiante sur la liste emmenée par Olivier Besancenot avait créé la discorde au sein d’une classe politique française, déjà empêtrée dans un débat sur l’identité nationale.