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Grand Angle

Espagne-Algérie-Sahara : Les prophéties d’Amar Belani

L’envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahara occidental et les pays du Maghreb s’est livré à des prophéties sur le Sahara, la CJUE, le gouvernement Sanchez, le Parti populaire et les pays nordiques.

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Dans des déclarations à El Confidencial, l'envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahara occidental et les pays du Maghreb, Amar Belani, prédit «une annulation définitive» par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) des accords d’association entre le Maroc et l’UE, intégrant le Sahara. La CJUE examine encore le recours présenté par les Vingt-Sept à son arrêt, en première instance, du 29 septembre 2021.

Belani présage que «d’ici la fin de mandat du gouvernement dirigé par Pedro Sanchez une autre conjoncture prévaudra en Europe» sur le dossier du Sahara. «Dès lors, on peut dire que l'Espagne non seulement ne respecte pas le droit international, mais piétine également le droit européen» ayant jugé que le «Royaume du Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires séparés et distincts», a-t-il indiqué.

Poursuivant dans ses prophéties, Belani s’est dit confiant en la réaction positive «des pays scandinaves, la Suède en tête» à l’annonce du prochain verdict en appel de la CJUE. «Ils vont faire pression sur l'UE et ses Etats membres pour montrer clairement leur respect du droit international. Alors non seulement il n'y aura plus d'accords incluant le Sahara occidental, mais il sera encore plus difficile de persister, dans ces conditions, à soutenir la proposition marocaine d'autonomie au Sahara occidental», a-t-il conjecturé.

Une victoire du Parti populaire, l’autre pari de l’Algérie

Sur l’intégration du Sahara occidental dans les accords commerciaux avec le royaume, l’Algérie parie, en effet, sur les pays nordiques pour contrebalancer l’influence traditionnelle sur ce dossier des Etats du sud de l’UE, notamment la France et l’Espagne. Le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, a pris part, mardi à Helsinki, à la 19e réunion annuelle de la réunion des ministres des Affaires étrangères africains et leurs homologues des pays nordiques. Alger accueillera d’ailleurs la prochaine édition de ce forum, prévue en mai 2023.

Dans ces déclarations à El Confidencial, Belani a laissé entendre que son gouvernement parie sur une victoire du Parti populaire aux prochaines législatives pour annuler le soutien de Pedro Sanchez à la proposition marocaine d’autonomie. «Il faudra attendre un nouveau gouvernement» en Espagne pour «clore la crise», a-t-il indiqué.

Trois mois après son élection à la tête du PP, Alberto Núñez Feijóo continue de cultiver le flou sur ce sujet. «Notre alliance avec le Maroc n’est pas sujette à des interrogations», a-t-il déclaré le 31 mai, lors de sa rencontre à Rotterdam avec le chef de l'exécutif marocain, Aziz Akhnnouch. Et d'ajouter que «nous n'allons pas commettre d'actes qui brisent la confiance, comme le gouvernement (Sanchez, ndlr) l'a fait avec le chef du Front Polisario».

Pour rappel, l’Algérie avait mis tous ses œufs dans le panier de Joe Biden pour annuler le «tweet» de son prédécesseur, Donald Trump, reconnaissant le 10 décembre 2020 la souveraineté marocaine sur le Sahara.

Force est de constater que le flux des prophéties de Belani a brusquement tari, lorsqu’il a été invité à se prononcer sur le gel de son gouvernement de toute démarche de domiciliation bancaire pour l'import ou l'export vers et depuis l'Espagne, prétextant que le sujet dépasse ses prérogatives. L’envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahara occidental et les pays du Maghreb a tiré, ainsi, les leçons du limogeage de l’ancien ministre des Finances, Abderrahmane Raouya.

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