Le gouvernement espagnol semble patient face à sa crise avec l’Algérie, au lendemain de la réaction de l'Union européenne. Celle-ci a menacé Alger de prendre des mesures pour répondre à la décision de geler les démarches de domiciliation bancaire pour l’import et l’export avec l'Espagne et suspendre le traité d'amitié et de bon voisinage.
Hier, des sources du gouvernement espagnol citées par El Pais ont confié que le gouvernement de Pedro Sánchez veut donner à l'Algérie une «dernière chance» pour vérifier si Alger a effectivement annulé sa décision d'empêcher les banques algériennes de traiter avec des entreprises espagnoles. Le pays s'est empressé de démentir ce gel suite aux avertissements de l'Union européenne, bien que l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers en Algérie a précédemment ordonné, mercredi dernier, aux directeurs de banque, de geler toute démarche de domiciliation bancaire pour l'import ou l'export vers et depuis l'Espagne et prendre toutes les mesures nécessaires pour «appliquer strictement» cette mesure en vigueur depuis le 9 juin.
El Pais a indiqué que les informations dont dispose le gouvernement espagnol confirment qu'«il est toujours impossible de réaliser ce type de transaction». Le journal cite également une source européenne en Algérie, ayant requis l'anonymat et qui affirme que «la circulaire est toujours valable». «Dans la pratique, le traitement direct des factures est empêché et il n'est donc pas possible d'exporter d'Espagne vers Algérie», précise-t-elle.
Le journal précise que l'Espagne peut demander l'activation du mécanisme d'arbitrage prévu dans l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie de 2005. Une procédure «lente et bureaucratique» et qui «peut prendre des mois». «Le gouvernement préfère un autre type de procédures, en dehors du traité», ajoute-t-on.