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Grand Angle  

De Tbourida à la fantasia, un art ancestral marocain devenu patrimoine mondial [Vidéo]

Depuis des siècles, l’art populaire de Tbourida s’est transmis de générations en générations. Un peu partout au Maroc, de nombreux événements annuels se tiennent, avec la fantasia en tête d’affiche. Cet art gagne de plus en plus en intérêt, surtout après son classement comme patrimoine mondial immatériel par l'UNESCO.

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Art de la fantasia (Tbourida) / Ph. Yabiladi
Temps de lecture: 2'

Tbourida est dérivé du mot «baroud», qui signifie la poudre à canon. C’est un art marocain ancestral et authentique dans le monde équestre, datant du XVIe siècle. Cette tradition artistique reconstitue en fait une manœuvre militaire, lancée par des cavaliers arabes et amazighs au Maroc contre leurs ennemis.

Tbourida ne manque pas de dimension spirituelle, d’autant que le cheval reste un animal sacré dans l’islam, considéré comme épine dorsale ded conquêtes et batailles. Aujourd’hui, elle est principalement liée aux occasions festives, aux fêtes nationales, aux moussems et aux mariages.

Tbourida s'accompagne de tout un rituel. Avant d’arriver à la prestation devant les spectateurs, les cavaliers sont aux petits soins avec leurs chevaux. Ils les apprivoisent et les habituent à l’espace où ils doivent être en représentation, un espace long de 151 à 200 mètres. Ils saluent systématiquement les festivaliers et participants avant de se lancer à pleine vitesse sur la piste, dans un spectacle haut en couleurs.

Un art légué à travers les générations

Chaque groupe de cavaliers s’appelle «Serba». Il est composé de 11 à 15 personnes à cheval, dirigées par le Moqaddem, leur «lieutenant-colonel» ou Allam. Celui-ci se place toujours au milieu, pour donner l’ordre aux cavaliers de se déplacer de manière coordonnée et synchronisée. Il leur signifie aussi quand tirer simultanément sur leurs fusils.

Le spectacle se termine ainsi par un tir harmonisé entre tous les cavaliers. Cette prestation se fait lors de mariages, ou encore dans les moussems qui sont des fêtes séculaires saisonnières et historiques. Aussi, des festivals et des concours sont organisés chaque année pour cet art patrimonial dans diverses régions du Maroc. Les groupes gagnants se qualifient pour participer à un tournoi national à Dar es-Salam, au cours de la célèbre «Semaine du cheval».

Tbourida se compose de deux temps principaux : la huddah, qui est le salut et le mouvement des fusils entre les mains des cavaliers, et la talqa, qui est la course de chevaux qui se termine par un tir groupé fort et simultané. L’accent est mis sur le degré d’engagement à s’aligner entre les chevaux, la qualité du tir, la tenue traditionnelle, l’équipement du cheval, la technicité et la précision des mouvements des canons, et la synchronicité des tirs.

Ce spectacle flamboyant attire de nombreux amateurs de cet art traditionnel. Ils se rassemblent de part et d’autre de la piste de la fantasia, pour contempler ces prestations artistiques anciennes de plusieurs siècles. En décembre 2021, cet art ancestral a acquis une reconnaissance internationale, après avoir été inscrit par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) sur la Liste du patrimoine culturel mondial immatériel. Une reconnaissance mondial pour cet art ancestral local.

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