Jeudi 6 septembre, 00h30. Alors que ses habitants dorment du sommeil du juste, un incendie se déclare dans le souk en bois «Nzala Moha ou Saïd» de la médina de Casablanca. Trouvant bois, matières inflammables et produits chimiques sur son passage, le feu se propage rapidement ; si vite d’ailleurs qu’à l’arrivée des sapeurs-pompiers sur place, une heure plus tard, les flammes ont déjà commencé à entamer les murs des habitations de la médina alentour.
Si l’arrivée des sapeurs-pompiers s’est faite longue, c’est en raison de la difficulté d’accès aux lieux. Une fois sur place, l’identification des bouches d’incendie a, en outre, été rendue mal aisée par l’anarchisme des constructions qui ont poussé dans l’ancienne médina. Enfin, à ce tableau chaotique s’est ajouté le mouvement de foule provoqué par l’incendie, ce qui a compliqué encore davantage la donne pour les combattants du feu.
Pour les épauler, la police et les forces auxiliaires ont donc, elles aussi, été dépêchées sur place. Leur mission : assurer la sécurité des lieux et permettre aux pompiers, mobilisés massivement pour l’occasion, de faire leur travail. Malgré l’intervention conjointe des trois corps de métier, les flammes ont tout de même eu le temps de faire des dégâts considérables puisqu’en plus des édifices calcinés, des effondrements partiels ont été constatés à certains endroits de la médina.
«Nous n’avons pas été épargnés. Tous nos biens matériels ont été détruits et mon mari a perdu 10.000 DH de bois qu’il a acheté hier, en plus de machine de menuiserie» a déclaré une jeune femme sans emploi à L’Economiste.
Ce n’est qu’à neuf heures du matin, jeudi, que les pompiers ont finalement eût raison de l’incendie.
Origine probable : un court-circuit
A l’origine de ce brasier, l’enquête policière préliminaire suspecte aujourd’hui un court-circuit dans l’un des locaux commercial du souk. Ce dysfonctionnement électrique serait la cause d’un incendie dont les conséquences ont été chiffrées, selon une enquête préliminaire établie par le quotidien Assabah, à quelques 20 millions de MAD et des dizaines de sans-abris.
Bien qu’aucune victime n’ait été à déplorer, il n’en demeure pas moins que cet incident majeur soulève en creux une problématique essentielle : celle de l’absence de règlementation et de politique de l’habitat à Casablanca. «Les commerces à Casablanca prolifèrent sans aucune réglementation, ni prise en considération des gènes et des risques qu’ils peuvent générer, notamment dans les quartiers à forte densité résidentielle» souligne le quotidien. La question reste à savoir combien de morts en plus il va falloir pour que les autorités de la ville décident, enfin, de mettre un terme à ce laisser-faire.