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Grand Angle

Les autorités interdisent un congrès médical, organisé par un membre d’Al Adl wal Ihssane

Après avoir fait l’objet d’une suspension, de quelques mois en 2019, le professeur Ahmed Belhouss s'est vu interdire ce vendredi le congrès sur le droit médical au Maroc. Le médecin légiste n’a pas souhaité lié cette décision des autorités à son appartenance à Al Adl wal Ihsane.

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Les autorités de Casablanca ont interdit, ce vendredi, la tenue du 1er congrès national sur le droit médical, programmé pour les 20 et 21 mai à la faculté de médecine et pharmacie de la grande métropole.

«Une décision qui nous a surpris, d’autant qu’elle nous a été communiquée oralement seulement quatre heures avant le début des travaux de notre congrès», indique, dans des déclarations à Yabiladi, le professeur Ahmed Belhouss, l’organisateur de l’événement et président de l’Association marocaine de droit médical.

«J’ai demandé un document écrit de la part des autorités expliquant les causes exactes de la mesure, en vain. C’est un effort intellectuel et organisationnel qui a nécessité plus de quatre mois qu’ils viennent d’interdire sous prétexte que notre réunion n’est pas autorisée alors que notre activité a rempli toutes les conditions requises, légales et administratives.»

Ahmed Belhouss

Mmembre d’Al Adl Wal Ihsane

Pourtant cet évènement a obtenu l'appui de l'administration de l'université. «J’ai reçu des félicitations de la part de la présidence et le décanat de la faculté de médecine de Casablanca pour l’organisation de ce congrès», a révélé le professeur. Il était prévu la participation de 221 médecins dont deux Français de la ville d'Angers, arrivés ce jeudi à Casablanca.

Ahmed Belhouss n’a pas souhaité lié l’interdiction à son adhésion au mouvement islamiste d’opposition, Al Adl Wal Ihsane. «Les autorités marocaines connaissent mon appartenance politique, depuis le début des années 90. Cette appartenance n’a pas constitué un obstacle à ce que je préside des dizaines de réunions médicales de haut niveau», souligne-t-il.

Et de rappeler qu’ «en 2018, les anciens ministres des Droits de l’Homme, Mustapha Ramid (PJD) et de la Justice et des Libertés, Mohamed Aujjar (RNI), avaient assisté à la cérémonie d’ouverture du congrès que j’avais organisé sur la médecine légiste».

Dans ses déclarations à Yabiladi, le professeur Ahmed Belhouss n’a pas voulu revenir sur sa suspension, entre juin à septembre 2019, décrétée par le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, dirigé alors par Said Amzazi. Une décision condamnée par les étudiants de médecine.

Malgré les ennuis, le professeur a manifesté sa volonté d’organiser le 1er congrès national de droit médical au Maroc. «Je ne sais pas quand, mais je suis sûr qu’il aura lieu. C’est un événement à même de renforcer la réputation de notre pays, surtout en Afrique», a-t-il conclu.

Cette interdiction intervient alors qu’Al Adl wal Ihsane s’affirme de plus en plus comme la première force d’opposition au Maroc. La semaine dernière, AWI a organisé une caravane de solidarité avec les maisons mis sous scellés dans la région de l’Oriental, dont celle de son secrétaire général, Mohamed Abbadi, avec la participation de représentants de différents courants politiques. Le mouvement islamiste est également le principal animateur du groupe des ONG opposées à la normalisation des relations avec Israël.

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