Des pro-Polisario investissent les locaux du consulat d’Espagne à Agadir pour demander l’asile politique. Un mouvement initié le mercredi par trois Sahraouis et immédiatement suivi dans l’après-midi du jeudi par la tentative de sept autres personnes. Les premiers, après quelques heures de palabres avec la partie espagnole, ont été expulsés de la représentation diplomatique du voisin du nord par le service de sécurité du consulat. Les forces de l’ordre marocaines se sont contentées d’encercler les lieux, indiquent des sources dans la capitale du Souss.
«Après un interrogatoire, ils ont été remis en liberté. C’est une provocation de la part des séparatistes à laquelle les autorités ont bien fait de ne pas y répondre, surtout en ce moment où nous sommes très proches du début de l’examen de la question du Sahara à la 4ème commission de l’ONU sur la décolonisation», nous confie Réda Taoujni, le président de l’association Sahara marocain basée justement à Agadir. Et d’ajouter que «ce genre de tentative s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle stratégie du Polisario visant à gêner le maximum possible le Maroc et l’Espagne et il est appelé à se répéter dans l’avenir».
Les demandeurs d’asile du mercredi sont très connus pour leur adhésion aux thèses du Polisario : Ali Saâdouni, Ahmed El Asri et Hamza Filali, tous originaires de Laâyoune, faisaient partie du groupe, composé de trente personnes, qui avait renoncé officiellement à la nationalité marocaine.
La diplomatie espagnole parle d’ «acte de propagande»
Cette intrusion dans les locaux du consulat d’Espagne à Agadir a manifestement gênée le ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué le département de José Margallo a refusé de parler d’ «occupation» des lieux, se contentant d’évoquer «un acte de propagande» de la part des sympathisants du Polisario, sachant que les trois éléments sont entrés au consulat munis du drapeau du Polisario. Et de préciser que les demandes d’asile politiques s’effectuent sur le territoire espagnol. Cette initiative a immédiatement fait des émules chez les sympathisants du Polisario. Dans l’après-midi du jeudi, sept personnes entreprennent la même chose à une exception près, ils réclamaient de l'emploi.
Il faut remonter un peu loin dans le temps pour tomber sur pareille initiative. En 1999, toute une famille sahraouie avait investi les locaux de l’ambassade d’Espagne à Rabat pour demander l’asile politique. En revanche, les tentatives par paterras sont fréquentes, la dernière en date s’est produite en autonome 2011 lorsqu’un groupe de jeunes, se disant victime de la «répression» des forces marocaines, avait demandé aux autorités des Iles Canaries l’asile politique. Une affaire qui traine encore en justice.