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Grand Angle

Diaspo #239 : Nasima El Bachiri-Ouamar, une entrepreneure dans l’âme

A la tête de plusieurs entreprises à Almere et mère de cinq enfants, Nasima El Bachiri-Ouamar est un exemple pour les femmes entrepreneures aux Pays-Bas. Pour la Néerlandaise, née au sein d’une famille originaire de Nador, «croire», «prendre soin de soi» et «être reconnaissant» sont primordiaux pour réussir.

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La Néerlando-marocaine Nasima El Bachiri-Ouamar. / Ph. Lisa Zilver - Avanti-almere.nl
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Remplir plusieurs rôles à la fois, surtout lorsqu’on est une femme, n’est jamais facile. Pourtant, Nasima El Bachiri-Ouamar a réussi en tant que fille portant assistance à sa mère, mais aussi en tant qu'épouse, mère de cinq enfants et dirigeante de plusieurs entreprises aux Pays-Bas.

L’année dernière, la Néerlando-marocaine a été nommée nouvelle membre du Conseil de surveillance d'Horizon Flevoland, une agence de développement régional et une société de capital-investissement basée à Lelystad, aux Pays-Bas. Un an auparavant, elle avait même décroché le prix de «Flevoland Businesswoman of the Year».

Née en 1978 à Naarden à l’est d’Amsterdam et ayant grandi à Bussum, un peu plus au sud, cette entrepreneure est issue d’une famille marocaine originaire de Nador. Son père travaillait en tant qu’ouvrier dans une usine alors que sa mère était femme au foyer. «Mon père est arrivé aux Pays-Bas en 1969 et ma mère l’a suivi en 1977», confie-t-elle à Yabiladi. De nature discrète, elle ne s'étendra pas plus sur le parcours de ses parents.

Néanmoins, Nasima El Bachiri-Ouamar nous confie avoir eu une adolescence atypique. Sa famille modeste a été touchée par la disparition de son frère, mort à l'âge de quinze ans des suites d'une violence insensée dans la rue. Un événement tragique qui précipitera sa décision de se marier dès l’âge de 17 ans.

Parcours d'une «serial entrepreneur»

Quant à son parcours professionnel, la Néerlando-marocaine confie qu’après le lycée, elle s’est orientée vers l'enseignement professionnel secondaire puis l'enseignement professionnel supérieur.

«J'ai créé très tôt ma propre entreprise alors que j'étais enceinte de mon premier enfant», explique-t-elle. En effet, en 2000, alors qu’elle travaille comme secrétaire de direction, l’idée de sa première entreprise germe au bureau.

«Mes responsabilités s'étendaient jusqu'au volet nettoyage. Or la société de nettoyage ne nous donnait pas entièrement satisfaction. J'ai alors décidé de me lancer dans le secteur.»

Nasima El Bachiri-Ouamar

La Néerlando-marocaine Nasima El Bachiri-Ouamar. / Ph. Lisa Zilver - Avanti-almere.nlLa Néerlando-marocaine Nasima El Bachiri-Ouamar. / Ph. Lisa Zilver - Avanti-almere.nl

Au fil des années, son entreprise B Flex Cleaning a pu se faire une place à Almere, en ayant comme clients des sociétés de renom, comme Starbucks. Fascinée également par les robes de mariées, l’entrepreneure a également acquis une boutique de mode nuptiale. «Je me suis moi-même mariée jeune à l'âge de 17 ans et j'étais fascinée par les robes de mariée. Quand j'ai entendu dire qu'il y avait une boutique de mariage à vendre, je n'ai pas hésité», explique-t-elle à Yabiladi. 

Il y a deux ans, la «serial entrepreneur» a ajouté une usine de menuiserie à son escarcelle. «Pendant la période de la pandémie du coronavirus, la situation était calme pour notre entreprise de nettoyage. Je suis une entrepreneure et j'ai besoin de rester constamment occupée. J'ai donc entendu parler d'une usine de menuiserie qui avait fait faillite et j'ai décidé de racheter toutes les machines et de la rouvrir», nous raconte-t-elle.

«Croire en soi»

Pour la Néerlando-marocaine, la situation des femmes entrepreneures immigrées aux Pays-Bas s’est beaucoup améliorée. «Des femmes de couleur deviennent de plus en plus visibles et prospères et, par conséquent, la jeune génération reçoit également des exemples et de l'inspiration», se félicite-t-elle.

Elle conseille aussi de «croire en soi». «Nous vivons maintenant à une époque où les frontières sont ténues et vous pouvez vous rendre visible plus rapidement. Ne pensez pas seulement à l'intérieur des frontières. Grâce aux réseaux sociaux, vous pouvez vous rendre visible, ainsi que votre produit, en dehors de ces limites», lance-t-elle aux femmes entrepreneures au Maroc, son pays d’origine. 

«Fixez-vous des objectifs et suivez-les et vous finirez par réaliser vos rêves si vous y croyez intensément. Prenez également bien soin de vous, car si vous ne le faites pas, personne ne le fera. Vous êtes le principal moteur de votre réussite.»

Nasima El Bachiri-Ouamar

Nasima assure être toujours attaché au pays de ses parents. «Je suis marocaine et j'adore le Maroc. Je visite le pays avec mon mari et mes enfants, plusieurs fois par an», conclut-elle. Mais pour l'instant, la boulimique d'entrepreneuriat n'a pas encore décidé de jeter son dévolu sur une entreprise marocaine. 

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