On ne badine pas avec le football. Et ce ne sont pas les supporters algériens qui vous diront le contraire. Pour preuve, en dépit d’un contexte marqué par les frictions diplomatiques incessantes entre le Maroc et l’Algérie, les supporters des Verts militent depuis plusieurs jours pour la réouverture provisoire des frontières maroco-algériennes. A l’origine de cette demande insolite, le match que doivent jouer les Fennecs contre la Libye à Casablanca le 9 septembre prochain et qui compte pour les éliminatoires de la CAN 2013.
Cette rencontre a été délocalisée «au Maroc par la Confédération Africaine de football (CAF) en raison de la précarité sécuritaire qui prévaut actuellement en Libye» indique le site algérien Magherebia.com.
La fermeture des frontières pose problème
Le problème, c’est qu’avec la fermeture des frontières entre les deux pays, les supporters des Fennecs se retrouvent dans une situation compliquée : leur équipe nationale s’apprête, en effet, à jouer un match à fort enjeu dans un pays où ils n’ont plus accès, la faute à des querelles diplomatico-conjugales jamais dépassées.
Selon les médias algériens, plus de 5 000 supporters seraient prêts à faire le déplacement vers le Maroc pour soutenir leur sélection nationale. Le hic, c’est qu’un tel déplacement coûte cher, très cher même puisqu’il faut compter près de 500 euros pour un aller-retour Alger-Casablanca à cette période de l’année (sans compter le prix des billets et les frais connexes une fois sur place).
De plus, les sièges disponibles sont rares. Côté algérien comme marocain, les compagnies aériennes assurant la liaison entre les deux villes n’ont – pour l’heure – toujours pas prévu d’augmenter leurs vols pour juguler le rush supposé des supporters en direction du Royaume. «Rien n’est prévu pour le moment, nous allons garder la même fréquence car nous n’avons pas remarqué de hausse de la demande» nous confie ainsi M. Hakim Challot, direction des relations publiques à la RAM.
Constitution d’un réseau de passeurs à la frontière
Pour pallier à ce problème, des réseaux de passeurs algériens et marocains se seraient d’ailleurs constitués le long de la frontière. Leur mission : permettre aux supporters algériens sans le sou d’assister à la rencontre du 9, moyennant la somme de 1000 DH. Le journal El Khabar (cité par Magherebia), qui rapportait cette information dans son édition du 26 août, indique que la connaissance de l’existence de ce réseau aurait provoqué un renforcement de la sécurité aux frontières.
Dans de telles circonstances, il sera donc difficile pour les supporters algériens d’être présents dans les gradins du stade olympique de Casablanca dimanche prochain. D’où leur mobilisation importante, sur Facebook notamment, où ils appellent à une réouverture provisoire des frontières entre les deux pays. L’idée est qu’en ouvrant les frontières, ils puissent ainsi rejoindre Casablanca par train, en partant d’Oujda. Cela dit, peu de chances que la démarche n'aboutisse. Il y a à peine plus d’un mois, le ministre des Affaires Etrangères algérien affirmait que «la question de l’ouverture des frontières n’était pas à l’ordre du jour ». Et maintenant ?