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Grand Angle

Maroc : Le cadre législatif de la finance islamique est enfin prêt

La finance islamique vient de franchir un nouveau cap au Maroc. Fin prêt, le cadre législatif des banques vertes, dites aussi «banques participatives», a en effet été soumis hier, mardi 4 septembre, aux opérateurs de l’Etat pour évaluation. Il prévoit, entre autres, la mise sur pied d’un Comité Charia dont la fonction principale sera de vérifier la conformité de ces banques à la loi islamique. 

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Le cadre législatif de la finance islamique est fin prêt au Maroc. Alors, à quand les premières banques vertes?
Temps de lecture: 3'

Il en avait rêvé. Et il l’a fait. Le PJD, qui pousse depuis de nombreux mois  un projet de loi visant à autoriser l’exercice de la finance islamique au Maroc, vient de voir une grande partie de son ambitieux projet prendre forme. Fin prêt, le cadre législatif des «banques vertes» a en effet été soumis hier, mardi 4 septembre, à l’appréciation des opérateurs de l’Etat afin qu’ils en évaluent la validité. Si approuvé, la définition de ce référentiel juridique devrait marquer un tournant décisif vers la mise en place d’un système de la finance islamique marocain.

Inscrit dans le cadre du projet de refonte de la loi bancaire, ce référentiel consacre l’essentiel de son corpus juridique à la définition  de l’activité des «banques participatives», c’est-à-dire des banques dont l’activité est conforme aux préceptes de la charia. «Les banques participatives sont des personnes morales, habilités à recevoir des dépôts, … etc. mais tout en respectant les préceptes de la Charia» indique l’Economiste, qui a eu accès au projet de loi. Ces banques peuvent exercer la plupart des opérations des banques classiques, à l’exception de celles qui impliquent la perception et le versement d’intérêts.

Mise en place d’un fond collectif pour garantir la sécurité des dépôts

Concernant le dépôt d’investissement par exemple, les banques participatives sont habilités à le recevoir mais sa rémunération doit être convenue à l’avance avec la clientèle. Ainsi, l’article 54 définit-il ces dépôts comme «tout contrat liant le déposant, en tant que bailleurs de fonds, à la banque en tant que gestionnaire, en vue de la participation aux profits issus de ces investissements selon un prorata prédéterminé ou en contrepartie d’une commission versée par le déposant. Les pertes sont supportées par le déposant, sauf faute grave commise par la banque» (cité dans l’Economiste).

En guise d’assurance, le texte prévoit la création d’un fond de garantie des dépôts pour indemniser les déposants et venir en aide aux banques participatives en difficulté. C’est le Fonds collectif de garanties des dépôts qui devrait en assurer la gestion, précise le quotidien.

En plus de recevoir les dépôts d’investissement, le projet de loi autorise également les banques participatives à pratiquer toutes les opérations usuelles des banques classiques, à savoir les opérations sur or et métaux, le change manuel ou encore les produits d’assurance de personnes, d’assistance et d’assurance-crédit. Dans chacun des cas, l’unique exigence est que l'opération en question reste conforme aux préceptes de la Charia.

Le label «charia-compliant»

Pour vérifier que cette conformité est respectée, le référentiel prévoit justement la mise sur pied d’un Comité Charia dont la fonction principale consiste à auditer l’activité des banques vertes. «Le Comité Charia  sera chargé de se prononcer sur la conformité à la Charia des opérations et produits offerts au public» indique l’Economiste. Outre son rôle législatif, le comité doit également avoir une fonction consultative, qui est «de répondre aux consultations des banques et de donner un avis préalable sur le contenu des campagnes de communication des établissements de crédits». Enfin, il doit assurer le financement et la délivrance d’agréments aux banques classiques et autres sociétés de financement qui, comme les banques participatives, cherchent à proposer des produits conformes à la Charia.

Ce projet de loi, s’il est approuvé, devrait donc constituer une étape majeure vers l’institutionnalisation de la finance islamique au Maroc. Pour les islamistes, les opportunités liées à la mise en place d’un tel système sont nombreuses car en plus de renforcer l’attractivité du pays vis-à-vis des capitaux du Golfe, il devrait permettre de stimuler le système bancaire marocain. En effet, selon une enquête réalisée en juin dernier par l’Islamic Finance Advisory & Assurance Services (IFAAS), la quasi-totalité de la population marocaine serait intéressée par la finance islamique (94%), 7 personnes sur 10 se disant même prêtent à investir dans des produits «charia-compliant». Comment le secteur bancaire marocain, en crise, pourrait-il passer à côté d’une telle opportunité ?

microscope
Auteur : Gadiri heureux
Date : le 06 septembre 2012 à 11h08
J'ai beau chercher la différence réelle entre un prêt immobilier classique et un islamique je n'en vois strictement aucune. Ce n'est qu'une question de vocabulaire. Rien d'autre. Si un banquier "islamique" n'a pas comme principale raison d'être de gagner du pognon il faut m'expliquer longtemps longtemps. In fine c'est du pareil au même. Et l'on veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes en utilisant une fois de plus l'adjectif islamique
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Auteur : ahmad1980
Date : le 06 septembre 2012 à 09h25
http://www.yabiladi.com/forum/favorable-finance-islamique-quelle-finance-1-5022045.html

la finance islamique implique immanquablement le retour de l'usage d'une monnaie à valeur intrinsèque, à savoir l'indubitablement [puisque coran et sunna à l'appui] licito-hallal Dinar (denier, du latin denarius) et Dirham (drachme antique grecque, monnaie d'argent), respectivement, monnaie métal or et argent, et balayer cette monnaie complètement frauduleuse et illicito-haram. il y a même qu'on joue à dieu en fixant à un papier une valeur qu'il n'a pas et variant celle-ci avec des chiffres = shirk !

la charte du FMI interdit l'usage de l'or comme monnaie. en d'autre termes, le FMI dit que l'or-monnaie est illicite, haram, alors qu'Allah nous l'a donné halal. le maroc adhère à cette charte.

SYSTÈME MONÉTAIRE.. BANCAIRE.. INTERNATIONAL.. BANQUE.. ISLAMIQUE.. f.outre f.outaise !

riba, riba, riba.. !


Al-i'Imran 3.75. Wamin ahli alkitabi man in ta/manhu biqintarin yu-addihi ilayka waminhum man in ta/manhu bideenarin la yu-addihi ilayka illa ma dumta AAalayhi qa-iman thalika bi-annahum qaloo laysa AAalayna fee al-ommiyyeena sabeelun wayaqooloona AAala Allahi alkathiba wahum yaAAlamoona

Yusuf 12.20. Washarawhu bithamanin bakhsin darahima maAAdoodatin wakanoo feehi mina alzzahideena
@Assakour
Auteur : Redchile
Date : le 05 septembre 2012 à 19h23
Bonjour,

Je ne suis pas musulman, mais je me suis intéressé à ce système avec le peu d'infos disponibles. Il semblerait que ce type de banque permet le prêt hypothécaire.

Si j'ai bien compris, quand vous sollicitez un emprunt hypothécaire, en fait vous proposez un deal à la banque. C'est elle qui paie les travaux et vous convenez ensemble du montant du "loyer". Si vous ne parvenez pas, par malheur, à payer, elle rentre dans ses frais en revendant le bien, mais ne vous contraint pas à rembourser le solde - pas de saisies de vos biens donc.

Par rapport au système classique, la finance islamique impose à la banque "prêteuse" (mais en fait elle ne prête pas, elle finance comme le ferait un promoteur immobilier) de beaucoup plus estimer le risque de l'opération, car en finance islamique c'est elle qui assume le risque de ne pas pouvoir revendre le bien ou à un prix inférieur à son investissement.
Question pour le journaliste
Auteur : Ramone12
Date : le 05 septembre 2012 à 18h12
Bonjour,

Quelle serait la part d’utilité de ce type de banque pour les particuliers? Autrement dit: le citoyen marocain aura-t-il le droit à des prêts selon les règles de la charia??

Merci par avance pour votre réponse.
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