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Grand Angle

Le Maroc et l'Espagne expulsent ensemble les Subsahariens de l’îlot Tierra

Le séjour de Subsahariens sur le rocher Sfiha n’aura pas duré longtemps. Une issue rendue possible grâce à la coopération des Marocains sur un îlot présenté comme occupé par les Espagnols. 73 d'entre eux sont actuellement au Maroc, en partance pour la frontière algérienne, afin d'y être explusés. Une dizaine, les personnes fragiles, ont été accueillies à Mélilia.

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L'îlot Tierra où ont accosté les Subsahariens. Revendiqué par l'Espagne, il est très proche des côtes marocaines.
Dimanche et lundi 3 août, les clandestins sont restés sur l'île. L'armée espagnole leur avait emmené le minimum de vivres et de matériel.
Sur la côté, Marocains et Espagnols ont préparé conjointement l'expulsion des 73 personnes de l'îlot, vers le Maroc.
Des véhicules ont été spécialement avancés pour accueillir les migrants illégaux et les emmener à la frontière avec l'Algérie.
A 4h du matin, presqu'en cachette, les 73 Subsahariens ont grimpé dans les canots pour rejoindre la côte marocaine.
Sur la plage marocaine, ils ont été accueillis par un grand nombre  de membres des forces de l'ordre. Il n'était pas question, pour le Maroc, que ces 73 personnes puissent d'échapper et rejoindre le maquis pour tenter un nouveau passage de la frontière.

L’îlot inhabité Sfiha ou Tierra pour les Espagnols est, désormais, vide. Seuls des militaires espagnols occupent l'île. Les 81 immigrés Subsahariens qui y avaient acosté, dans la matinée de dimanche, ont été contraints de le quitter, par une intervention conjointe des forces maroco-espagnoles. Une opération déclenchée, avant l'aube, ce matin même, mardi 4 septembre.

«La situation dans le rocher est absolument tranquille. Des militaires espagnols effectuent le nettoyage des lieux», rapporte le quotidien ABC. A une trentaine de mètres de l’îlot, sur la côte marocaine, des membres de la gendarmerie royale ont installé des tentes pour surveiller la zone. Face au refus des autorités espagnoles de fournir une assistance complète aux Subsahariens, des citoyens marocains membres de la société civile d’Al Houceima ont tenté, lundi, de faire parvenir de l’aide aux immigrés en vain. Les forts vents les ont empêchés d’atteindre le rocher Sfiha.

Silence à Rabat

 Avant le déclenchement de l’opération du délogement du rocher des Subsahariens, ce matin, le fil de la discussions ne s’est pas rompu, durant tout la journée d'hier, entre les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays. «Dès les premiers instants, nous avons tenu des entretiens avec le gouvernement du royaume du Maroc avec lequel nous avons de très bonne relations», a affirmé, lundi, le chef de la diplomatie espagnole, José Margallo à la presse. Et de reconnaître que «la situation est grave […] c’est une opération coordonnée par les mafias qui se dédient au trafic des êtres humains.»

Sur les 81 personnes échouées, dix Subsahariens, dont notamment des femmes enceintes et des enfants, ont été transférés à Mélilia pour des «raisons humanitaires». Quant au reste, c’est-à-dire 73 personnes, il n’a pas eu cette chance, il a été contraint de regagner le Maroc en attendant une éventuelle évacuation, comme c'est l'usage, vers la frontière avec l’Algérie. Dans cette affaire, seul le ministère espagnol de l’Intérieur a délivré des informations. En revanche, au Maroc, c’est le silence total.

 L’intervention marocaine suscite des interrogations ?

 Cette participation de membres de la gendarmerie royale à l’opération du délogement du rocher Tierra, présenté par les médias officiels, comme occupé par les Espagnols, et surtout le transfert de 73 Subsahariens vers le territoire marocain, n’est pas sans susciter des interrogations. Pour mémoire, en juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères, Saâd Dine El Otmani, précisait devant les députés que «sur la question migratoire, le Maroc refuse de jouer le rôle de gendarme de l’Europe.»

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