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Grand Angle

«Polémiques stériles», José Manuel Albares irrite Alger

En qualifiant de «polémiques stériles» les déclarations du président Tebboune pointant la nouvelle position de l’Espagne sur la question du Sahara, José Manuel Albares a déclenché l’ire du pouvoir algérien.

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José Manuel Albares en Algérie / Archive - DR
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Il y a de l'eau dans le gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne. Ce lundi le 25 avril a enregistré une nouvelle passe d’armes entre les deux pays. Répliquant à la salve de critiques du président Abdelmadjid Terbboune à l’appui du gouvernement Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, le chef de la diplomatie espagnole a défendu, ce matin, une décision «souveraine et dans la légalité internationale. Il n'y a rien de plus à ajouter». Dans une interview accordée à une radio ibérique privée, José Manuel Albares a qualifié les critiques du chef de l’Etat algérien «de polémiques stériles» auxquelles il ne souhaite pas s’inscrire.

En revanche, le ministre des Affaires étrangères s’est félicité que Tebboune ait confirmé que son pays continuera à exporter du gaz vers l’Espagne. «L’Algérie ne renoncera pas à son engagement d’approvisionner l’Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances», avait en effet assuré le président algérien le samedi 23 avril lors d’une rencontre avec la presse de son pays.

Alger pointe des «propos offensants»            

Ces déclarations du ministre espagnol des Affaires étrangères ne sont pas passées inaperçues à Alger. C'est Amar Belani qui s'est chargé de riposter à José Manuel Albares, comme il l'avait déjà fait le 17 avril pour rejeter la main tendue par Pedro Sanchez.

«Les propos désobligeants tenus par le ministre Albares en réaction à la déclaration du président de la république Abdelmadjid Tebboune, sont lamentables et totalement inacceptables», a déploré l’envoyé de l’Algérie pour le Sahara occidental et aux pays du Maghreb dans un communiqué relayé par les médias du voisin de l’Est. Pour Belani «le ministre espagnol a bien tenu des propos offensants qui sont aux antipodes de la correction et de la bienséance protocolaire».

«Ces déclarations ne contribueront certainement pas à un retour rapide à la normale dans les relations bilatérales et le ministre espagnol devra en assumer les conséquences», a-t-il menacé mais sans avancer les «sanctions» que le gouvernement algérien pourrait prendre pour faire plier le gouvernement Sanchez.

Samedi, le président algérien a sévèrement taclé la décision de Pedro Sanchez de soutenir l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara. «L’Espagne ne doit pas oublier que sa responsabilité est toujours engagée au Sahara occidental, du fait de son statut de puissance administrante du territoire aux yeux du droit international (…) Une responsabilité que Madrid semble ignorer».

Il est lieu de rappeler que le 26 février 1976, le représentant permanent de l'Espagne auprès des Nations unies avait informé le secrétaire général de l’ONU que «le gouvernement espagnol mettait, à compter de ce jour, définitivement fin à sa présence dans le territoire du Sahara et jugeait nécessaire d’indiquer que l'Espagne se considérait désormais dégagée de toute responsabilité de caractère international en ce qui concernait l'administration dudit territoire, en cessant de participer à l'administration provisoire qui y avait été mise en place».

Au lendemain de l’annonce du soutien de Pedro Sanchez à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara occidental, le 18 mars par le cabinet royal, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid pour consultations. C'est ainsi le seul pays à agir aussi radicalement envers Madrid.

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