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France : La justice attend toujours le rapport sur «l’islamo gauchisme» de Frédérique Vidal

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Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. / DR
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Le 14 février 2021, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, déclarait sur l’antenne de CNews qu’elle allait demander qu’une enquête soit lancée sur «l’ensemble des courants de recherche» en lien avec «l’islamo-gauchisme» qui «gangrène» l’université, afin de définir «ce qui relève de la recherche et du militantisme».

D’abord déclinée par le CNRS et par l’Alliance nationale de la recherche publique française en sciences humaines et sociales, la recherche est restée au point mort, du moins publiquement. Quatre mois après cette annonce, Le Monde révélait cependant que six enseignants chercheurs avaient attaqué la ministre pour «excès de pouvoir» devant le Conseil d’État, lui demandant de renoncer officiellement et définitivement à cette enquête. La requête avait été transmise au tribunal administratif de Paris le 13 juillet, sans grande nouvelle depuis lors.

Plus d’un an après les propos controversés, le ministère que représente Frédérique Vidal n’a «toujours pas envoyé ses arguments en défense», indique le tribunal administratif de Paris au Journal du dimanche le 10 avril. La ministre avait pourtant été mise en demeure de répondre sous trente jours, le 10 février 2022. Le délai ayant largement expiré, les magistrats souhaitent désormais juger la question polémique en l’absence des arguments gouvernementaux, indique le journal, perdant patience.

Pour un avocat des plaignants, Me Vincent Brengarth, cette situation est «ubuesque» et il se demande «pourquoi faire travailler le tribunal administratif, après le Conseil d’État, sur un rapport qui n’existerait pas ?». «Une décision de diligenter une enquête a été prise, tant il n’est pas imaginable que la ministre annonce aux Français et à la représentation nationale l’ouverture d’une enquête si ce choix n’avait pas été acté», ajoute-t-il, souhaitant obtenir une réponse du ministère sur l'existence, ou non, de cette enquête.

Le JDD a d'ailleurs contacté le ministère à plusieurs reprises, mais celui-ci reste enfermé dans son mutisme, et l'affaire sur cette enquête reste quant à elle, à défaut de clarté, comme une épine dans le pied de Frédérique Vidal et de son ministère.

Article modifié le 13/04/2022 à 18h44

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