Menu

Grand Angle

Après l’Algérie, le Polisario suspend ses relations avec le gouvernement espagnol

Le Front Polisario opère une nouvelle fuite en avant. Il suspend ses relations avec l’Espagne et s’aligne, ainsi, sur la position du parrain algérien.

 

Publié
Brahim Ghali avec Abdelmadjid Tebboune / Archive - Ph. APS
Temps de lecture: 2'

Le secrétariat général du Front Polisario a annoncé, hier soir, «la suspension de tout contact avec l’actuel gouvernement espagnol». Une mesure motivée par «le soutien du gouvernement Sanchez au plan de l’occupant marocain visant à légitimer l’annexion par la force des terres du Sahara occidental et la saisie des droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance», indique l'organisation séparatiste dans un communiqué.

Le mouvement de Brahim Ghali explique que sa décision est un message adressé à l’exécutif que préside Pedro Sanchez afin qu’il «cesse d’instrumentaliser la question sahraouie dans des opérations désespérées de troc avec l’occupant».

Cette nouvelle fuite en avant du Polisario intervient moins de vingt-quatre heures après la publication par le ministère espagnol des Affaires étrangères d’une carte du Maroc (via OpenStreetMap), intégrant la partie située à l’Ouest de mur de sécurité, sous le contrôle des Forces armées royales.

S’aligner sur la position de l’Algérie

Une intégration dénoncée par certaines têtes d’affiche des mouvements indépendantistes en Espagne. Le député basque de EH Bildu, Jon Inarritu estime, sur Twitter, que cette décision prise «unilatéralement», suit les traces de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l'ancien président des Etats-Unis, Donald Trump. Elle est l’œuvre «d'une minorité parlementaire». Une allusion au vote jeudi d'une majorité à la Chambre basse du Parlement, y compris le Parti populaire, d'une résolution dénonçant l’appui de Sanchez à la position du Maroc sur le Sahara. Inarritu affirme son intention d’interpeller, le lundi, le gouvernement sur ce sujet.

L’annonce de la «suspension» des contacts avec l’exécutif Sanchez permet au Polisario de s’aligner sur la position prise par l’Algérie. Depuis la publication par le cabinet royal de la lettre de Pedro Sanchez adressée au roi Mohammed VI, Alger s’est montrée plus agressive que le Polisario. Outre le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid pour «consultations», il y a eu des mesures de représailles contre l’Espagne, notamment la suspension des opérations de rapatriement de ses ressortissants en situation irrégulière et la révision à la hausse des prix du gaz exporté vers l’Espagne.

L’Espagne est d’ailleurs le seul pays concerné par cette augmentation, selon les propos du PDG du groupe Sonatrach. «Depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent. L’Algérie a décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n’est pas exclu de procéder à un recalcul des prix avec notre client espagnol», a déclaré Toufik Hakkar.

En revanche, le Polisario, dépourvu de cartes de pression, s’est contenté dans un premier temps d'exprimer ses «regrets» et son «étonnement» quant à la décision espagnole, ensuite il a évolué vers un lexique plus offensif, comme la «trahison». Un terme qu'une source officielle algérienne a utilisé au lendemain de la publication de la lettre de Pedro Sanchez destinée au roi Mohammed VI.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com