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Grand Angle

Sahara : «La voie que nous avons empruntée est celle de la réalpolitique», affirme Sanchez

Le soutien du chef de l’exécutif espagnol au plan marocain d’autonomie au Sahara a totalement éclipsé, ce mercredi à la Chambre basse du Parlement, les conclusions des sommets de l’OTAN et de l’Union européenne, organisés à Bruxelles les 24 et 25 mars.

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Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez. / DR
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Pedro Sanchez a défendu, ce matin à la Chambre des représentants, l’appui de son gouvernement à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara occidental. Devant les députés, le chef de l’exécutif a nié tout «revirement» dans la position de son pays sur ce dossier.

«La voie que nous avons empruntée est celle de la réalpolitique», a-t-il affirmé, indiquant que la nouvelle position de son gouvernement s’inscrit en droite ligne avec celles adoptées par la France, l’Allemagne et les Etats-Unis. «C’est un positionnement clair (...) un pas de plus sur le chemin, entamé par l’Espagne en 2007». Et de préciser que la nouvelle étape qui s’ouvre dans les relations avec le Maroc garantit la sécurité des frontières de son pays.

Au grand dam des députés de l’opposition et de sa majorité, il a réitéré ses éloges au plan marocain, présenté en 2007, le qualifiant «du plus crédible, le plus sérieux et le plus réaliste».

Pedro Sanchez a justifié sa décision par la «fenêtre d’opportunité» qui s’est ouverte pour tenter de débloquer un conflit qui dure depuis plus de quatre décennies. Dans sa plaidoirie, le chef du gouvernement a souligné qu’il a agi «pour défendre les intérêts de l’Espagne et la sécurité de ses frontières».

Tous contre Pedro Sanchez

A l’adresse des alliés du Front Polisario à la Chambre basse du Parlement espagnol, Sanchez a rejeté catégoriquement qu'il y ait «un désintérêt ou une négligence» envers les Sahraouis, se disant confiant que la normalisation des relations avec le Maroc est à même de permettre à son pays de jouer un «rôle actif» dans la solution de la question du Sahara occidental.

Les explications données par Pedro Sanchez n’ont guère convaincu la majorité des députés, à commencer par ses alliés au gouvernement. Les députés de la coalition Unidas-Podemos «ont déploré» l’alignement du chef de l’exécutif sur la position du Maroc. Ils ont réitéré, à cette occasion, leur appui «au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».

Pour sa part, le Parti Populaire a pointé une décision «incompréhensible» qui n’a réussi qu’à ouvrir «une triple crise» : avec l’Algérie, les groupes parlementaires et les partenaires de Sanchez au gouvernement. La porte-parole du PP à la Chambre basse du Parlement, Cuca Gamarra a proposé de «limoger du conseil des ministres» la personne à l’origine du changement de position de l’Espagne sur ce dossier. Et d’accuser Sanchez de «rompre le consensus» en politique étrangère, estimant que «jamais un Premier ministre espagnol ne s'est écarté du cadre de l'ONU» sur ce conflit et n'a jamais qualifié le plan marocain d’autonomie «du plus crédible, le plus sérieux et le plus réaliste».

Alors que Pedro Sanchez prenait la parole, des députés indépendantistes catalans et basques ont pris part, aux côtés de partisans du Polisario, a une protestation organisée devant le siège de la Chambre basse du Parlement contre le soutien du chef de l’exécutif à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara.

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