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Grand Angle

New-York : L'espionnage des musulmans n'a servi à rien

Six ans. Six années où les faits et gestes des musulmans de New York étaient épiés à la loupe. Aujourd’hui, le résultat est nul. Tous les moyens déployés par le New York Police Department (NYPD), pour démasquer des terroristes au sein de la communauté musulmane de la ville, n’ont donné aucun résultat probant.

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L’espionnage des quartiers musulmans, des mosquées et les écoutes téléphoniques de l’unité secrète démographique de la police de New York [NYPD] effectués ces six dernières années n’ont abouti à aucune arrestation, ni à l’ouverture d’une quelconque enquête antiterroriste, révèle l’Associated Press [AP], lundi 20 août. C'est ce qu’a reconnu, le 28 juin dernier, Thomas Galati, qui dirige la division du renseignement du NYPD, lors de sa comparution, dans une toute autre affaire.

Le NYPD avait mis sur pied un programme d'espionnage des musulmans policier avec l'aide de la CIA à la suite des attentats du 11 septembre 2001 pour collecter des données sur toutes les personnes appartenant à cette religion : domiciles, lieux de travail, magasins et mosquées fréquentés. La police a ainsi infiltré des groupes d'étudiants musulmans, placé des informateurs dans des mosquées, surveillé les prêches et fiché tous les musulmans de New York qui adoptaient des noms américanisés.

Mal être constant

Cet espionnage constant laisse un goût amer aux musulmans de la grosse pomme. Hassan avait toujours rêvé de travailler dans l’armée américaine. Il l’a rejointe quelques jours avant l’attentat du 11 septembre et faisait partie de l’équipe déployée en Irak en 2003 et 2004. L’espionnage des musulmans par la police de New York a été pour lui un «choc», a-t-il confié au journal anglais The Guardian.

Ces filatures permanentes les ont plongés dans une sorte de psychose. De nombreux musulmans n’allaient plus dans les mosquées, particulièrement les étudiants, rapporte The Guardian. Les étudiantes musulmanes ne parlaient presque plus à l’école, de peur d’attirer l’attention sur elles, indique Omar Bajwa, aumônier musulman à l'université de Yale.

Des excuses s’imposent

Après les attentats à la bombe de Casablanca et Madrid respectivement en 2003 et 2004, la surveillance des Marocains, plus particulièrement, a augmenté. Elle était même baptisée «The Moroccan Initiative» par les policiers. En Septembre 2011, une enquête de l’AP révèle l’identité de plusieurs Marocains faisant l’objet de filatures. Parmi eux, Amine Darhbach, un barbier installé à son compte. Il a reçu pendant un certain temps de manière régulière, à sa grande surprise, une clientèle policière. Sanaa, mère de famille et propriétaire d’une agence de voyages, était également épiée par le NYPD à cause de son affaire.

Omar Bajwa estime qu’aujourd’hui, la police newyorkaise «devrait présenter des excuses à la communauté musulmane» après tout ce qu’elle lui a fait subir. Les musulmans de New York demandent également la fermeture de l’unité secrète démographique, qui serait toujours ouverte sous une autre appellation. En 2011,  Thomas Galati assurait, pourtant, que l’unité serait fermée suite aux plaintes massives des musulmans de la ville.

Inacceptable !
Auteur : khalil277
Date : le 25 août 2012 à 22h52
Violer des libertés individuelles n'est pas acceptable, y compris au nom de la lutte contre des menaces à la sureté et la sécurité de l'ensemble des citoyens ou à celle de l’État. Cela est vrai dans la deuxième plus grande démocratie du Monde, comme il l'est dans tout état qui se déclare démocratique. Au-delà, cela devrait être le cas partout sur Terre et pour tous.

Quand on le veut vraiment, on peut éviter ce genre de méthode bafouant et brutalisant les droits et les libertés humains.
Quand on le veut vraiment, on trouve toujours le moyen de respecter ses engagements, ceux pris vis-à-vis de ses citoyens autant que ceux signés avec les autres états ou dans le cadre des institutions internationales.

Qui sont les responsables ?
Évidemment, il se trouve toujours des ayatollahs du flicage et de la surveillance tous azimuts qui dresseront des louanges à la bonne vieille mise sous surveillance et à son efficacité.
Ces individus, qui pour certains ne se remettent pas de la disparition des "fantastiques vitrines" qu'ont représenté les systèmes mis en place en Roumanie, en Allemagne de l'Est ou en Albanie à la "grande époque"', ne sont pas responsables. Ce sont les décideurs et les élus politiques, d'une part, et les hauts fonctionnaires de l'état, d'autre part, qui les écoutent et "achètent" leurs salades qui sont le sont.

Pour arrêter le massacre,
Ces atteintes devraient être criminalisées, et rendues imprescriptibles, pour dissuader et pour que les responsables qui les décident, et toute la chaine d'exécution, y réfléchissent à deux fois avant de prendre de telles décisions, ou participent à leur mise en œuvre. Être un "simple exécutant" d'ordres illégaux, ou criminels, n'accorde pas de circonstances atténuantes, ..., a fortiori, il n'absout pas.
Tous les crimes commis par des états -y compris démocratiques- contre des hommes, contre leurs libertés, leurs droits et leur Humanité, ont souvent été perpétrés, en bout de chaine, par de simples exécutants. N'est-ce pas !
Dernière modification le 25/08/2012 22:56
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