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Grand Angle

Affaire Aminatou Aïdar: quand l'Algérie s'en mêle...

Jusqu'où ira Aminatou Aïdar? On se le demande bien. La militante Sahraouie entrait ce dimanche dans son 28e jour de grève de la faim. Le Maroc dénonce un chantage de la part de la militante, et depuis peu, une instrumentalisation de celle-ci par le Polisario, appuyé par Alger.

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Pour rappel, la militante avait été expulsée du Maroc vers l’Espagne le 14 novembre dernier, pour avoir "renié sa nationalité marocaine", selon les autorités. Le Maroc exigeait d'Aïdar des excuses. En signe de protestation, l'activiste sahraouie décide, 2 jours plus tard, d'entrer en grève de la faim, et de faire sit-in à l'aéroport de Lanzarote (Iles canaries). Devant les caméras, Aminatou Aïdar n'a dès lors cessé de clamer le "droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination", rajoutant une couche à un conflit "ensablé depuis 35 ans".

Dans ce conflit, le Maroc s'est pourtant toujours montré prêt à faire des concessions, en témoignent le large plan d'autonomie proposé aux provinces du Sud, et les 4 sessions de négociations organisées sous l'égide de l'ONU à Manhasset, près de New York, mais qui se sont toujours révélées infructueuses. D’après le portail suisse d’information en ligne «Romandie.com», une tentative pour débloquer ces pourparlers avait été organisée en août dernier à Vienne (Autriche), sans succès. En cause dans le blocage, le Polisario, officiellement reconnu au Maroc comme vecteur d'une politique algérienne hostile à l'intégrité territoriale du Royaume, et qui au lieu de faire des propositions concrètes, préfère jouer la provocation, selon les autorités marocaines.

Dans ce jeu de provocation, il semblerait donc - à en croire certains hauts responsables marocains - qu'Aminatou Aidar n'ait été qu'un instrument destiné à bloquer les négociations. Vendredi, dernier, Taïeb Fassi-Fihri, ministre des Affaires étrangères, déclarait : "Le Maroc regrette que le second tour informel des négociations ait été reporté (...) à cause de certaines manœuvres de l'Algérie et du Polisario qui refusent d'aller vers cette solution politique et préfèrent le statu quo".

Dans le même ordre d’idée, Abdelouahed Radi, ministre de la Justice, affirmait : "L'objectif de cette personne est de prendre le Maroc et l'Espagne comme otage, et leur faire chantage avec sa grève de la faim " rapporte l’Agence Maghreb Arabe Presse (MAP). Toujours selon la même source, "Cette dame a profité et abusé de la tolérance du Maroc pour mettre en pratique une stratégie bien préparée par le Polisario et d'autres forces étrangères. L'objectif est de provoquer l'escalade".
Pis encore, certains proches du Polisario semblent donner du poids à cette théorie, à l’instar de M. Ould Souilem, un des membres fondateurs du mouvement sahraoui, mais qui n’en fait plus partie aujourd’hui. Pour lui, "Aminatou Haidar obéit à un calendrier qui lui est dicté. De plus, elle est en train d'exercer un chantage moral sur l'Espagne qui lui a offert la possibilité de sortir de la situation dans laquelle elle se trouve maintenant". Une déclaration qui mérite qu’on y accorde du crédit, quand on se rappelle que la militante sahraouie avait rejeté la nationalité espagnole, le statut de réfugiée ou le logement offerts par le gouvernement espagnol.

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