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Grand Angle

Leila Benali : Les hausses des prix du carburant n’impactent pas directement le pouvoir d’achat

La ministre de la Transition énergétique et du développement durable a assuré que les récentes hausses des prix du carburant restent «instantanées» et non «structurelles», en assurant que le gouvernement travaille pour diversifier notamment les sources d’énergie dans le secteur de transport de marchandise.

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La ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali. / DR
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Les hausses des prix du carburant «n’impactent pas directement le pouvoir d’achat des citoyens», a assuré mercredi soir la ministre de la Transition énergétiques et du développement durable, en réaction à la récente «flambée» des prix à la pompe. «Les hausses des prix du carburant sont décrites comme une flambée mais je ne suis pas d’accord avec ce qualificatif», a confié Leila Benali dans une courte interview accordée à la première chaîne nationale Al Aoula.

Dans ses explications de la récente situation, la ministre a évoqué «deux points essentiels», rappelant que la consommation nationale des produits pétroliers est composée de 30% du gaz butane et 50% du gasoil». «Pour le premier, la hausse n’impacte pas le pouvoir d’achat mais plutôt le budget de l’Etat. En effet, 60 milliards de dirhams vont à la caisse de compensation cette année», a-t-elle ajouté.

Quant au gasoil, la ministre a rappelé qu’il est «consommé principalement par deux secteurs à savoir l’électricité et le transport de marchandise». «De ce fait, les prix du gasoil ont un impact indirect sur le pouvoir d’achat et sur l’inflation, qu’on qualifie de «secondary effects on inflation» (effets secondaires sur l’inflation)», a-t-elle enchaîné.

«Pour un impact sensible des prix du gasoil sur le pouvoir d’achat et le transport, il faut deux facteurs, dont une hausse structurelle des prix des carburants et non une hausse instantanée.»

Leila Benali

Des hausses instantanées et non structurelles

La ministre de la Transition énergétiques et du développement durable a rappelé à cet égard qu’en 2008, les prix du baril de pétrole avaient atteint 140 dollars en juillet avant de baisser à moins de 30 dollars en deux mois. «Les données dont nous disposons aujourd’hui sur la composition des prix du carburant et surtout le gasoil nous confirment l’instantanéité de cette hausse. Le manque d’investissement en amont et la pression sur les chaînes de production et de distribution sont traduits par une inflation énorme dans les pays consommateurs, comme les Etats-Unis (+7%)», a-t-elle ajouté, en reconnaissant que «les facteurs géostratégiques aujourd’hui provoquent un relâchement au niveau des marchés, ce qui pourra impacter la demande sur les carburants et donc les prix».

Quant au deuxième facteur, la ministre a noté qu’il faut qu’il y ait «un manque d’alternatives dans les deux secteurs précités, à savoir l’électricité et le transport de marchandises» pour que la hausse des prix du gasoil impacte le pouvoir d’achat. «Pour le secteur du transport, c’est l’un des résultats de la libéralisation des prix et nous travaillons avec le ministère de Transport pour mobiliser des programmes et trouver des alternatives», a-t-elle indiqué. Quant à l’électricité, Leila Benali a rappelé que le Maroc dispose d’un «programme détaillé pour diversifier les sources d’énergie en recourant aux énergies renouvelables et le gaz naturel». «Le gouvernement veille à consacrer des pratiques de la bonne gouvernance, comme la diversification des sources d’énergie, pour atténuer l’impact de ces hausses», a-t-elle conclu.

A rappeler que depuis lundi, des professionnels du secteur du Transport ont dénoncé une flambée des prix des carburants, certains ayant même menacé d’augmenter les prix de transport ou paralyser le secteur en l’absence d’intervention du gouvernement.

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