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Grand Angle  

Algérie : Tebboune se plaint de l’appui israélien à la «propagande marocaine» visant son pays

Fidèle à la ligne qu’il suit depuis son élection, en décembre 2019, en tant que président de l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune a évoqué le Maroc à l’occasion de sa dernière sortie médiatique. 

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune. / DR
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Abdelmadjid Tebboune a accordé, mardi 15 février, une interview à des médias algériens. Une occasion pour le président de décocher des flèches ciblant la liberté de la presse au Maroc et pointant l’appui israélien à la «propagande» visant son pays à partir du territoire du «voisin».

En réponse à une question sur le nombre assez élevé de détenus d’opinion dans son pays, le chef de l’Etat a opté pour la fuite en avant, préférant effectuer une comparaison entre la «liberté» dont jouit, selon ses dires, la presse algérienne par rapport aux «restrictions» subie par sa consœur marocaine. «Nous avons plus de 8 000 journalistes. Nous avons 20 chaînes TV privées et 180 quotidiens (…) Nous avons un Etat voisin qui a cinq journaux. Un de ses journalistes a écrit un article sur le budget (...) et a été condamné à 20 ans de prison», a souligné Tebboune.

Pour rappel, avant sa longue hospitalisation en Allemagne pour se soigner d'une contamination au Covid-19, le président s'était vanté que l'Algérie avait le meilleur système sanitaire au Maghreb.

Tebboune revient sur la réconciliation avec le Maroc

Le président a par ailleurs refusé de reconnaître l’existence de détenus politiques en Algérie, préférant les accuser d’être «un cheval de Troie, de cinquième colonne au service d’intérêts des institutions étrangères».

Le 8 février, dans un communiqué, Amnesty international a estimé à «251 le nombre total de personnes actuellement détenues pour avoir exercé leurs droits de manifester pacifiquement et de s’exprimer librement» en Algérie. «Les autorités algériennes veulent à tout prix se maintenir au pouvoir et s’efforcent d’écraser leurs opposants en piétinant les droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression», a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.

L’interview a permis également au président Abdelmadjid Tebboune de réaffirmer son rejet des initiatives de médiation entre son pays et le royaume. En réponse à une question sur ce sujet, il s'est plaint que «rien n’a changé ; au contraire la crise s’est aggravée avec leur système de propagande et de fake news destinés contre l’Algérie à longueur de journée. La situation a empiré davantage avec l’appui d’Israël au pays voisin». Et de conclure en puisant dans la culture populaire égyptienne un proverbe qui résume son état d’esprit : «La porte par laquelle le vent entre dans votre maison, fermez-là pour que vous soyez tranquille.»

Il est lieu de souligner que son rejet de la réconciliation avec le Maroc a été exprimé sur un ton modéré. La fermeté avec laquelle il avait répondu à la même question en octobre 2021 a manifestement perdu de sa vigueur. Pour rappel, lors d’un point de presse, le président Tebboune avait précisé que «l’Algérie n’acceptera aucune médiation avec le Maroc. On ne peut pas mettre sur un même pied d'égalité, l’agresseur et l'agressé».

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