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Grand Angle

Défense : En attendant les missiles Patriot, les FAR se tournent vers d’autres fournisseurs

En attendant la levée des obstacles empêchant le Maroc d’acquérir des Etats-Unis des missiles Patriot, les Forces armées royales, dans un souci de maintenir un équilibre avec l’Algérie, se sont tournées vers la Chine, la France et Israël pour s’équiper en dispositifs de défense antiaérienne.

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Photo d'illustration. / DR
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Etoffer la défense antiaérienne est le nouvel objectif du Maroc. En vue de se constituer une force de dissuasion, les Forces armées royales se sont lancées dans une diversification de leurs fournisseurs de cette gamme d’armement moderne. Les FAR ont ainsi mis le cap sur la Chine, la France et Israël pour acquérir des dispositifs à même de répondre à d’éventuelles attaques.

Le Maroc a réceptionné, en décembre 2020, le premier lot de quatre batteries du système chinois de défense antiaérienne FD-2000B, de longue portée (250 km). Une livraison qui devrait être suivie dans les mois à venir par l’acquisition de l’autre système de défense à moyenne portée Sky Dragon 50. Les deux ont été commandés auprès de la Chine en 2017, dans le sillage de la visite d’Etat du roi Mohammed VI, effectuée en mai 2016.

La France, un fournisseur traditionnel du Maroc, devrait livrer aux FAR des missiles français MICA (Missiles d’interception, de combat et d’auto-défense). Les projectiles servent sur des avions de chasse Mirages et Rafales, mais aussi pour des unités au sol et des navires. Ils sont fabriqués par le groupe MBDA France, une filiale commune d’Airbus (37,5% des actions), Bae Systems (37,5%) et Finmeccanica (25%). Pour rappel, c’est en mai 2020 que gouvernement marocain avait donné son feu vert pour un emprunt de 192,1 millions euros (environ 2 milliards de dirhams), destiné à financer un contrat d’armement entre la Direction de la défense nationale et la société française MBDA France.

Israël, le nouveau fournisseur

Bénéficiant de la reprise des relations diplomatiques avec le royaume, en décembre 2020, Israël est parvenu en très peu de temps à se tailler une part importante du marché marocain sur ce segment. La semaine dernière, des médias hébreux ont annoncé qu'Israel Aerospace Industries (IAI), la société publique que préside depuis fin novembre Amir Peretz, fournira aux Forces armées royales le système de défense antiaérienne et antimissile Barak MX. Le contrat s'élèverait à 500 millions de dollars (près de 4,7 milliards de dirhams). Le dispositif assure une protection aux cibles sensibles contre diverses menaces aériennes, sur un rayon de 150 kilomètres.

Cette course aux dispositifs de défense antiaérienne vise à maintenir un équilibre avec l’Algérie. L’armée du voisin de l’Est a déjà reçu les missiles russes Iskander TK d’une portée de 300 km dont le baptême du feu remonte à janvier 2021, à l’occasion d’un exercice militaire près des frontières marocaines, supervisé par le chef des armées le général Said Chengriha. De plus, quelques semaines après la rupture des relations avec Rabat, actée le 24 août, Moscou a livré à Alger les premiers lots des systèmes de missiles anti-aériens russes S-400 Triumph.

Forces est de constater que les sociétés américaines, traditionnels fournisseurs du royaume pour équiper ses corps d’armées, restent en retrait sur cette course. Des considérations de politiques internes à Washington, notamment dans les deux Chambres du Parlement, retardent pour l’heure de traduire l’intérêt porté par Rabat, depuis 2019, sur les missiles Patriot en une véritable commande.

Article modifié le 15/02/2022 à 20h48

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