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France : Amnesty International dénonce la décision de la préfecture d’interdire la manifestation des «hijabeuses»

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Des hijabeuses se sont réuni au jardin du Luxembourg le 26 janvier 2022 sans aucun débordement. / AFP
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D’abord interdites de manifester par la préfecture de police avant que le tribunal administratif de Paris ne leur donne raison, les «hijabeuses» n’ont pas pu tenir, mercredi, la manifestation qu’elles avaient prévu pour lutter pour leur droit de jouer au football, et par extension de pratiquer tout sport, en portant le voile. Face à la décision de la préfecture, considéré comme «une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale du droit de manifester» par le tribunal, Amnesty International France s’est saisi à son tour de l’affaire pour condamner cet «acte abusif et discriminatoire».

Si le tribunal avait déjà rappelé que l’interdiction de manifester n’était pas fondée par rapport au droit français, Amnesty précise qu’elle est contraire au droit international et que l’existence réelle ou supposée de «contre manifestation», qui n’a d’ailleurs pas été prouvé par la préfecture, ne peut en rien justifier cette interdiction. En effet, l’article 20 de la Convention universelle des droits de l’Homme prévoit le «droit à la liberté de réunion et d'association pacifiques», droit malmené en France, comme l’estimait Amnesty en 2020.

Aussi, la décision de la préfecture, qui n’a pas été en mesure de justifier du risque de débordement ou du manque d’effectif pour encadrer la manifestation, se base sur «des éléments flous et stigmatisants pour les personnes mobilisées», estime Amnesty, regrettant que «la préfecture de police de Paris entrave le droit de ces femmes à manifester».

Alors, l’amendement de la Loi sport tout comme la décision de la préfecture représentent des mesures discriminatoires vis-à-vis des femmes en «raison de leur religion, convictions ou nationalité», encore une fois en principe interdit par le droit international - et national.

Luttant contre un amendement qui interdirait le port de «signe religieux ostensibles», reconnu par le Sénat comme visant directement les femmes voilées, les joueuses militent pour leurs droits et libertés. Si Amnesty lutte contre le port obligatoire du voile, l’association lutte tout autant contre l’interdiction du port du voile pour celles qui le font par choix, rappelle-t-on.

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