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Tribune

Une journée à Sebta : Mode d'emploi

Si vous êtes en villégiature dans le Nord du Maroc et qu’il vous prenait l’envie  de passer, pour une petite journée, la frontière ô combien naturelle avec cette Espagne si proche, trop proche  et visiter ainsi la ville de Sebta, armez-vous de patience et soyez cléments pour vos nerfs et surtout pas trop regardant sur votre dignité ! Voici  ce qui vous arrivera.

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Temps de lecture: 4'

Vous commencez par emprunter la route côtière. Il ya lieu de saluer les efforts qui ont été faits pour son embellissement. C’est un plaisir pour les yeux mais je vous avertis très fugace car il suffit de quitter les principaux boulevards  et de pénétrer à l’intérieur pour retrouver ces chers vieux  Mdiq et Fnideq avec leurs rues défoncées, leurs commerces improvisés, leur manque de parking et leur circulation pour le moins anarchique. Mais là n’est pas notre propos.

Donc, vous vous dirigez vers la frontière avec circonspection. Circonspection qui se transforme rapidement en agitation nerveuse doublée de dégout. Même si l’on est armé contre la circulation anarchique pour être né dans notre beau pays on est tout de même estomaqué par le culot des chauffeurs. Allez leur expliquer ce qu’est une ligne droite ! Vous entendrez nombres de noms d’oiseaux.

Autre choc, vous verrez les passagers piétons emprunter un passage étroit et bordé d’immenses grillages en fer de part et d’autre. Cela vous rappellera le passage des animaux vers l’abattoir. La traversée de la douane  par les piétons est une véritable atteinte à la dignité humaine !  

Ensuite, vous êtes assaillis par des personnes à la mine patibulaire et que l’on n’aimerait pas retrouver sur son chemin les soirs sans lune. Elles  vous mettent des fiches de police sous le nez, vous proposent de vous les remplir et de vous faire passer avant les autres, moyennant la «قهوا », de l’agent de police complaisant, insistant, l’œil rusé et faussement amical, sur le fait qu’il y a foule et que c’est à vous de voir. Si vous êtes comme moi, allergique à toute forme de chantage, vous voilà engagé dans une polémique avec l’individu qui vous explique qu’il ne fait que gagner sa vie de cette manière.

Et si vous êtes droits dans vos bottes, comme moi, vous allez chercher les fiches là où elles devraient se trouver exclusivement,  c’est-à-dire à côté des guichets des policiers. Et là, une  surprise vous attend : les policiers semblent ignorer l’égalité des sexes que prône notre nouvelle constitution, et à fortiori la parité. Faut pas pousser !

Vous allez vous trouver devant trois guichets, dont l’un réservé exclusivement à la gente féminine. Comme j’appartiens à cette dernière, je laisse mon époux et mon fils dans la voiture, je prends leurs passeports et je me mets dans ladite file. Pour une raison obscure, les femmes sont collées les unes aux autres alors qu’il fait très chaud. Probablement pour se soutenir dans cette rude épreuve qu’est le passage d’une douane marocaine.

Evidemment les femmes, comme leurs frères les hommes, n’ont pas un sens rigoureux  des règles de la file. De temps à autre, nous voyions notre patience mise à rude épreuve par une dame qui se croit plus maligne que les autres et qui vient se mettre directement devant le guichet. Manque de pot j’étais là. No passaran ! Arrive  mon tour au bout de trois quart d’heure.  Je suis trempée de sueur. Je tends, circonspecte, mes trois passeports. Mon instinct ne m’a pas trompé : j’entends un aboiement  furieux du policier, derrière le guichet, que tout d’abord je n’arrive pas à discerner. J’ai oublié de vous dire que nous sommes en plein ramadan. Je finis par comprendre que ce monsieur ne tamponnait que les passeports des femmes parce qu’il est préposé aux femmes. Insensible à l’argument  que je formais une même famille avec les propriétaires des passeports, lesquels gèrent la voiture dans un embouteillage inénarrable, il me tend mon seul passeport tamponné. Il semblait  furieux qu’une femme ne puisse pas comprendre la logique de son comportement et ne puisse pas apprécier, à sa juste valeur, l’approche genre faite au guichet de police !

Je reviens abattue vers mon époux et mon fils pour leur dire qu’il leur fallait aller eux-mêmes à la quête du tampon de passage. Je reprenais à mon tour la gestion de la voiture. Une demi-heure, nous étions enfin prêts à braver les douaniers !

Et ne croyez surtout pas que tout cela se passe dans le calme et l’ordre. Les voitures klaxonnent, les personnes s’énervent et les préposés au remplissage de fiches, forts de leur commerce, passent impunément avant tout le monde.  

Le sésame en main, et après été dévisagés par un douanier menaçant, vous vous dirigez vers les policiers espagnols. Ce qui est remarquable, c’est que vous n’êtes plus obligés de sortir de votre voiture pour faire tamponner votre passeport. Les guichets de passage sont sur des lignes droites balisées des deux côtés pour éviter le non respect de la file. De plus, des indications claires permettent de se diriger vers le guichet qui convient. Même si les douaniers espagnols ne sont pas d’une amabilité à toute épreuve, les formalités de passage ne vous prendront  que dix minutes au grand maximum. Reste que le passage des piétons du côté espagnol n’est pas de meilleure facture que celui du côté marocain.

Cette traversée me laissa perplexe. Des questions m’ont taraudée tout le long de cette escapade: est-ce une fatalité que du côté marocain, on soit obligé de descendre de sa voiture pour faire tamponner son passeport ? Pourquoi n’y a-t-il pas des files régulières et des indications précises comme chez les espagnols, juste en face ? Et, problème autrement plus grave, comment peut-on permettre à des individus de faire main basse sur les fiches à remplir, de vous contraindre à passer par eux pour leur remplissage et de vous proposer sans vergogne, de vous faire passer avant les autres. Ne venez surtout pas me dire qu’ils exercent ce chantage sans la complicité des policiers et des responsables !

Ce n’est qu’après ces rudes épreuves que vous pourrez profiter de votre journée à Sebta avec, tout de même, l’angoisse du retour.

Voici pour le mode d’emploi qui prouve que les employés aux frontières ne sont pas tendres avec les marocains résidents au Maroc!

Tribune

Fatiha Daoudi
Juriste
 Juriste et militante activiste des droits humains ...
hasta cuando
Auteur : molinar
Date : le 21 août 2012 à 23h36
A Quien le puda interesar
La imagen que esta dando marruecos con sus fronteras da pena.
1-policia corrupta
2-los porteadores de mercancias indignante,
3-drogadictos dandote la bienvenida y encima te quieren vender la targeta para rellenarla.
4-la gendarmeria muy mal organizada hacen el ridiculo a la vista esta.
5- mucha basura y suciedad,buno eso no es solo un problema de la frontera si no de todo marruecos
6-niños pidiendo.....gravisimo
7-venga hacer mezquitas y ningun hospital.
8-la circulacion muy mal llevada desorganizada y ridicula ademas carreteras muy mal construidas....se inundan.
y lo mas ridiculo de todo es que solo limpian la calles cuando viene de visita mohamed 6
9-la gente que hace huelga en marruecos la deverian hacer en sus puestos de trabajo y no en sus casas.
a todos los que ostentan un cargo publico y roban se lo deverian quitar todo y a la carcel.
10-educacion y sanidad gratuitas
y sobre todo seriedad ya que si marruecos se quiere vender ha de tener seriedad.
Yo soi marroqui nacido en españa ahora trabajo en marruecos,convenci a una empresa para que se instalase en marruecos y ahora me arrepiento,me tenia que haber quedado en españa y mi vida seria mas tranquila ya que en mi pais por lo visto trabajar honrradamente esta prohibido,
podria seguir pro ya stoy aburrido con este teme
Joli voyage !
Auteur : berhoc
Date : le 17 août 2012 à 12h11
C'est plein de vérités ce voyage ! il fallait aussi que notre juriste fasse un tour à Fnideq et rencontrer nos commerçants la bas ça sera un autre article ! N'est ce pas Madame Daoudi !

Après tout, la région reste ma préférée, ce cabanon qui fait le coin à Martil juste en face de la mer ! Un petit tour à Mdieq le soir et dinner chez Amwaj (les 2 fameuses tours à côté de la plage). Faire un petit tour à Fnideq pour faire une lèche vitrine à la marocaine avec des chemises 2ème main burberry à 20 Dhs !
Dernière modification le 17/08/2012 12:41
bien sur
Auteur : Forsa
Date : le 17 août 2012 à 06h16
oui c'est sur que les gouvernants savent ce qui se passent la bas
le contraire est difficile à croire
la journaliste en 1 voyage a tout vu
Dernière modification le 17/08/2012 06:16
c'est grave
Auteur : Forsa
Date : le 17 août 2012 à 05h36
et surtout c'est la honte

à qui la faute ?
@Melkafr
Auteur : Danouni
Date : le 16 août 2012 à 23h50
Ce problème existe depuis des décennies et des décennies. Il y a eu des reportages TV sur les Chaines marocaines sur ce passage honteux.

Donc comme pour les douaniers corrompus arrêtés il y a quelques jours, Le Makhzen et M6 sont est tout à fait au courant du problème depuis bien longtemps.

Comme pour les douaniers, Le Makhzen préfère laisser faire car ce passage honteux faut vivre des gens.

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