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Grand Angle

Pass vaccinal et dose de rappel au Maroc : Le gouvernement fait appel au patronat

Après avoir frappé aux portes des entreprises publiques pour serrer la vis, le chef du gouvernement s’est rendu, ce mercredi, chez le patronat, appelant à l’implication des chefs des entreprises pour accélérer la campagne de vaccination anti Covid-19 et l'administration des doses de rappel.

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Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch. / DR
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Après avoir rencontré les secrétaires généraux et directeurs des ressources humaines des entreprises publiques, le gouvernement marocain saisit le patronat. Ce mercredi, le chef du gouvernement, accompagné du ministre de la Santé, de la ministre de l’Economie et des finances et d’autres ministres, a été reçu par le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Tout en rappelant le plan d’urgence au secteur du tourisme ainsi que la réouverture récente des frontières, Chakib Alj a estimé que ces signes «donnent de l’espoir et de l’optimisme». «Ce sont des signaux qui nous motivent et qui nous encourage à croire en notre économie malgré une conjoncture délicate marquée notamment par l’inflation et une hausse des coûts des matières premières et une perturbation des chaînes d’approvisionnement», a ajouté le patron des patrons.

«En tant que chefs d’entreprises, nous continuerons à veiller, avec la même mobilisation et le même engagement, l’application des mesures sanitaires sur les lieux de travail et à sensibiliser et à encourager nos collaborateurs à avoir un schéma de vaccination complet, c’est-à-dire les trois doses.»

Chakib Alj

Les chefs d’entreprises appelés à prendre leurs responsabilités

Pour sa part, le chef du gouvernement a reconnu l’existence d’une «petite crise», évoquant ainsi le refus des citoyens à recevoir la troisième dose de rappel. «Les décision de fermeture des frontières et l’imposition d’un certain nombre de mesures restrictives ont un coût. Il est d’abord psychologique, social et économique», a-t-il ajouté.

Dans ce sens, Aziz Akhannouch a assuré que l’arme la plus efficace contre la pandémie reste la vaccination. «Les gens qui ont terminé leur schéma vaccinal n’ont pas été inquiétés par la vague Omicron. Quand la plupart des citoyens seront vaccinés, nous serons à l’aise et nous travaillerons plus pour la relance», a-t-il assuré.

Rappelant la crise dans le secteur touristique, le chef de l’exécutif a estimé qu’il est «inconcevable que des personnes ne soient toujours pas vaccinées et qu’elles contribuent à la propagation du virus, provoquant la fermeture et un impact sur certains secteurs».

«Il faut une solidarité et il y aura des décisions dans les prochains jours pour généraliser la vaccination dans un meilleur délai. Et nous voulons l’engagement des dirigeants d’entreprises car c’est une affaire de sensibilisation du personnel. Elle nous concerne tous, chacun à son niveau.»

Aziz Akhannouch

Appelant les chefs d’entreprises à «prendre» aussi leurs responsabilités, il n’a pas écarté de «demander» à ceux non vaccinés de rester chez eux. «On reviendra avec plus de précision pour voir les décisions qui doivent être prises afin d’aller tous dans la même voie», a-t-il promis. «Nous aimerions que vous nous facilitiez la tâche pour que nous retrouvions tous nos libertés», a-t-il conclu.

L’immunité conférée par le vaccin est «supérieure» à celle conférée par l’infection, déclare Ait Taleb

Le ministre de la Santé et de la protection sociale a souligné, pour sa part, que le Maroc a enregistré des acquis «très importants» en matière de gestion de la pandémie. «Nous avons été parmi les premiers pays à recevoir une quantité importante de vaccin et le Maroc a déployé des efforts considérables pour l’achat de ces vaccins», a-t-il déclaré.

«Le problème aujourd’hui est que nous sommes arrivés à 24 millions de premières doses, 23 millions de deuxièmes doses mais nous sommes encore loin, avec 4 millions des troisièmes doses. Nous sommes en train de perdre tout le travail qui a été fait avant, car nous perdons l’effort de protection que confère le vaccin et nous ne pouvons pas l’accepter.»

Khalid Ait Taleb

Le ministre a ainsi estimé qu’il faut réagir «rapidement pour accélérer et réduire l’écart entre la 2e et la 3e dose». «Les chiffres son tangibles quant à l’efficacité de la vaccination. Personne ne pourra dire le contraire, car la 3e dose protège», a-t-il enchaîné, rappelant que pour les chiffres de décès enregistrés au Maroc depuis le début de la pandémie, 67,40% sont non vaccinés. «Depuis le démarrage de la 3e dose, nous sommes à 41,78% de gens non vaccinés. Par contre, parmi la catégorie des gens qui sont vaccinés, nous avons 1,08% de décès après le démarrage de la 3e dose contre 9% après le démarrage de la 2e dose. Il y a quand-même un écart important qui démontre l’efficacité de la 3e dose. 44% des décès parmi les personnes vaccinées interviennent car elles ont dépassé les effets de protection de deux doses et étaient au-delà de 4 mois. Il faut vacciner les gens», a-t-il martelé. 

Le ministre de la Santé et de la protection sociale a rappelé les mesures mises en place pour la réouverture des frontières, estimant qu’elles «ne sortent pas du cadre classique». Revenant sur la question des enfants, il a rappelé que ceux de 0 à 6 ans ne sont pas obligés d’être vaccinés ou de présenter un PCR. «Pour led 6 à 12 ans, on ne demande que la PCR car certains pays n’ont pas encore recommandé de vacciner cette catégorie», a-t-il noté.

Quant aux personnes ayant été touchées par le Covid-19 avant de recevoir la troisième dose, Khalid Ait Taleb a assuré que «l’immunité conférée par le vaccin est supérieure à celle conférée par l’infection». «Il y a des recommandations scientifiques qui stipulent qu’au-delà de 4 semaines, on peut vacciner avec la troisième dose sans problème», a-t-il tranché.

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