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La politique de la main tendue à l’Algérie n’a pas donné de résultat. Le ministre des Affaires étrangères a été contraint de changer son fusil d’épaule. Une nouvelle position qui confirme les informations faisant état de critiques de Benkirane à l’action du chef de la diplomatie justement sur le dossier algérien. Le chef du gouvernement n’aurait pas apprécié le laxisme d’El Otmani à l’égard de l’Algérie.
C’est dans ce contexte, comme le souligne des sources au PJD, qu’il faut placer l’entretien accordé, récemment, par Benkirane au quotidien Attajdid. Dans lequel, il s'est interrogé sur l’opportunité d’un sommet des pays du Maghreb alors que les frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie sont toujours fermées.
Ce rappel à l’ordre a eu ses effets. Vendredi, sur les colonnes du quotidien saoudien Achark Al Awsat, le ministre des Affaires étrangères est sorti de sa réserve habituelle, se montrant plus offensif mais sans être agressif. Il a tout de même souligné, que la montée du terrorisme dans la région du Sahel et l’insécurité au Sahara (une allusion à la situation qui prévaut dans les camps de Tindouf) est due «aux armes et à l'argent de Mouamar Kadhafi, qui sont d'ailleurs les mêmes armes et le même argent qui étaient derrière la création et le soutien du Front Polisario (…) Ces faits suffisent à eux‑seuls pour expliquer beaucoup de choses».
La réaction algérienne
Assimiler le Polisario à un groupe terroriste a contraint les services de Morad Medelci à riposter. Sous couvert d’anonymat, un haut diplomate confie au site TSA qu’il ne faut pas «accorder trop d'importance à cette agitation médiatique frénétique qui traduit en fait un certain désarroi face à l'impasse liée au désaveu de l'ambassadeur Christopher Ross et face aux réactions fortement contrariées qu'elle a suscitées auprès de la plupart des membres permanents du Conseil de sécurité et du groupe des amis du Sahara occidental».
Le responsable algérien a immédiatement fait le lien entre les propos d’El Otmani et les sempiternelles demandes marocaines de rouvrir les frontières terrestres, fermées depuis 1994. Une question au même titre que l’affaire du Sahara que le ministre des Affaires étrangères a savamment éludé lors de son fameux déplacement en Algérie, fin janvier, dernier. Le premier qu’il effectuait à l’étranger en sa qualité de chef de la diplomatie. Au cours d’un point de presse avec son homologue algérien, El Otmani annonçait aux journalistes que «notre stratégie est basée sur les questions qui font l'objet de consensus entre les deux pays, quant à celles à l'origine de divergences, nous allons les poser en toute transparence».
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