Melilla : Les fonds destinés à l’Institut de l'Amazigh dans le viseur de Vox

Alors que la ville de Melilla veut allouer un budget à la création de l'Institut pour la protection de la culture et de la langue amazighe, le parti d'extrême droite Vox estime qu’il faut utiliser ces fonds «pour mieux enseigner l’espagnol». La formation politique a, en effet, estimé que l’amazigh est «une langue étrangère, puisqu'il s'agit de la langue co-officielle du Maroc», en considérant que le financement de la promotion de la langue revient à la rendre «officielle».

Pour se justifier, le parti ajoute que «l'argent des contribuables doit être utilisé au profit de tous» et l'espagnol «est la langue officielle de l'État et nous avons tous le devoir de la connaître», rapporte Melilla Hoy. Si Vox argue qu’il est bien que «chacun utilise la langue qu'il veut», la promotion de l’espagnol ne servirait pas que l’éducation des enfants, mais aussi «les intérêts de l'Espagne vis-à-vis du Maroc».

«Chacun apprend la langue étrangère qu'il aime à ses frais», ajoute Vox qui s’oppose au financement de l'Institut pour la protection de la culture et de la langue amazighe, alors que dans le système scolaire espagnol, une langue étrangère est enseignée à partir de 6 ans en primaire.

Derrière «les intérêts de l'Espagne vis-à-vis du Maroc», Vox sous-entend que l’enseignement de l’amazigh pourrait provoquer des tensions pour les enfants hispanophones, déclarant espérer que «nous n'arriverons pas à l'extrême de devoir voir des enfants harcelés à cause de leur langue, comme c'est le cas en Catalogne».

Pour la formation politique, «Melilla ne fait pas partie de la culture rifaine» mais espagnole, «Que de nombreux Espagnols ont des racines rifaines est une chose, mais ces racines personnelles ne sont pas les racines sociales historiques», conclut-il.