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Grand Angle

Maroc : Une femme de 63 ans se plaint du comportement humiliant de son médecin

2 Août 2012, une date dont Laïla se souviendra certainement le restant de sa vie. Jugeant avoir été humiliée par le comportement de son médecin lors d’un visite médicale, elle porte plainte.

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Temps de lecture: 3'

Le mercredi 2 août, Laïla Lasqui, 63 ans et handicapée, se rend à sa séance de rééducation habituelle au Centre national de réhabilitation et neurosciences [CNRNS] à Rabat. A son arrivée, Elle se rend compte qu’il y’a eu un malentendu sur l’horaire du rendez-vous, ce qui fait que sa kinésithérapeute a déjà une patiente en charge. «J’ai dû attendre pendant 1h30. Et comme je me suis faite opérée en 2004 d’une hernie discale, quand je reste longtemps dans une position, j’ai des douleurs atroces», raconte Laïla à Yabiladi.

Une fois la kiné’ disponible, l’exercice de Laïla consistait à se tenir debout à l’aide d’un dynamico. «Mais, malgré l’assistance, je n’arrivais pas à me tenir debout sur l’appareil, parce que j’avais très mal». La kiné’, dépassée, ne savait quoi faire. C’est alors que Laïla demande une évaluation physique afin de prendre en considération ses limites physiques lors des séances de rééducation. Mais cette question relève directement de la compétence du docteur H.*, vers qui elle est conduite.

«J’appelle ça de la triche»

Dans le bureau de ce médecin, Laila explique tout. «C’est curieux, tous les patients qui sont passés par le dynamico se sont tenus debout. Si vous n’y arrivez pas, j’appelle ça de la triche», aurait-il déclaré d’un ton sec en faisant un geste de main comme pour signifier son mécontentement. Une expression qu’il aurait répétée à deux reprises.

Outrée par la réaction du médecin, Laïla lance : «vous n’avez pas le droit de me parler de cette façon. Je vous dis que j’ai très mal. C’est pour cette raison que je n’arrive pas à tenir». Les «sourcils froncés», le médecin revient sur son échec à la première séance de rééducation, pendant laquelle pour un exercice de 30 min, Laïla n’a pu tenir que 10 min à cause des fortes douleurs. Elle demande tout de même son évaluation physique. Face au semblant de refus du médecin, Laïla évoque le fait qu’elle fait des rééducations depuis 1986 et c’est ainsi que les médecins procèdent souvent. «Les évaluations physiques sont importantes pour mener à bien la rééducation», fait-elle comprendre au médecin. Sans attendre, ce dernier aurait répliqué : «vous venez chez nous avec la mentalité (de rééducation) de 1986. Si c’est ainsi, ce n’est pas la peine de venir ici. C’est voué à l’échec».

«La maladie … est un châtiment du bon Dieu»

Perplexe, Laïla essaie de faire comprendre à son interlocuteur qu’il est censé l’aider dans sa maladie et non pas «l’agresser» comme il le fait. «La maladie vient des choses qu’on fait, c’est un châtiment du bon Dieu», aurait lancé le médecin. Le mot de trop qui va plonger cette patiente dans un total désaroi. «Je souffre de syringomyélie, une maladie génétique. Je suis née avec», explique Laïla. Il s’agit d’une maladie de la moelle épinière qui peut être détectée à n’importe quel moment. Pour Laila, la maladie s’est déclarée alors qu’elle avait 35 ans.

Choquée par les paroles du médecin, elle l’interroge : «d’après votre résonnement, un bébé qui a le cancer, c’est un châtiment du bon Dieu ?». C’est alors que ce dernier, se rendant compte qu'il est allé trop loin, retire ses propos liés à la divinité. Laïla s’en va et à la sortie du centre, éclate en sanglots. «C’était incontrôlable, je me suis surprise en train de verser de grosses larmes. J’ai 63 ans et je n’ai jamais voulu pleurer en public, parce que pour moi, c’est montrer une faiblesse», nous confie-t-elle assurant que c’était plus fort qu’elle. Elle a très vite contacté sa fille pour l’informer.

Ramadan Moubarak, il faut faire la paix

Immédiatement, Laïla va porter plainte auprès du commissariat. Elle adresse ensuite une lettre au supérieur hiérarchique du médecin, le professeur Abdeslam El Khamlichi, ainsi qu’à l’Ordre des médecins du Maroc.

Vendredi dernier, le commissaire l’a convoqué pour une confrontation avec son médecin. «Quand je suis arrivée à 11h, il [le médecin, ndlr] était déjà là et avait donné sa version des faits, ce je trouve normal », affirme-t-elle. A la demande du commissaire, Laïla relate les faits tels que mentionnés dans sa déposition. Mais, son médecin aurait tout nié. C’est ainsi que le commissaire préconise un règlement à l’amiable, puisque c’est «le ramadan, un mois sacré, un mois de réconciliation». Laïla a juste rétorqué au médecin : «devant Dieu et la société, je souhaite être le dernier patient que vous humiliez de la sorte». Le médecin resté «silencieux», Laïla s’en est allée et n’a pas retiré sa plainte.

Nous avons tenté de joindre le médecin concerné, mais «il est en congé depuis ce lundi matin», nous a-t-on dit au CNRNS. L’Ordre national des médecins a bel et bien reçu la lettre de Laïla et l’a contactée jeudi dernier pour la «tranquilliser». Mais en pratique, rien n’a été fait pour l’instant. Avant d’étudier la plainte de Laïla, le médecin devra déclarer sa version des faits. Mais le médecin n’a même pas encore été convoqué car la Commission de discipline doit, au préalable, se réunir. Il va donc falloir user de patience, car «la Commission ne peut pas se réunir pour un seul dossier. En plus nous sommes débordés en ce moment et ces procédures prennent du temps», indique à Yabiladi, Mohamed Debour, administrateur à l’Ordre des médecins. Il va falloir du temps mais Laila Lasqui se dit très patiente puisqu’elle est décidé à aller jusqu’au bout de son combat.

* N'ayant pu joindre le médecin pour qu'il nous donne sa version des faits, nous avons préféré ne mettre que la première lettre de son nom.

laistel
Auteur : rachon34
Date : le 15 août 2012 à 03h52
je suis choqué je prefere mourir qualler au docteur au maroc courage laila dieu et grand
TON COMBAT N'EST PAS PERDU
Auteur : yalin25
Date : le 14 août 2012 à 15h37
Madame, TON COMBAT N'EST PAS PERDU inshalah, car tous simplement ça lui fra une bonne leçon, si toi tu fais rien et moi aussi, les choses ne bougeraient jamais. Une fois j'étais au trésor public au Maroc pour payer des impôt, je faisais la queue, on était 3 personne, devant moi, il y'avait une dame, moi et derrière moi un flic. je savais que quelque chose va se produira et que le flic va essayer de passer avant moi, donc j'étais attentif. Dès que la dame a fini j'ai poussé mes papier d'impôt vers le fonctionnaire, le flic n'avait pas le temps pour prends ma place, là le coup vient du fonctionnaire(un jeune malheureusement), il voulait que le flic passe devant, moi, j'ai refusé, j'ai dit NON, je suis avant lui et il doit respecter ça, le fonctionnaire était gêné et a accepté malgré lui de me prendre et commence à sortir des prétexte comme quoi il existe une loi qui donne la priorité au agent de la police ect …
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Auteur : amir
Date : le 14 août 2012 à 05h43
mais il n y a pas de quoi etre étonné ;le medecin est un marocain et un marocain restera un marocain meme medecin....

au fait ,qu'est ce que ce medecin a dit ou a fait a cette malheureuse madame avec un nom ausi important de le sien, elle s'appele ''l3aski n'est ce pas?
qui ne tente rien n a rien!
Auteur : rabhi_80
Date : le 14 août 2012 à 00h09
c est avec des fatalités comme ca que les choses resteront comme elles sont.
Moi j encourage cette dame a aller jusqu au bout si elle estime qu elle a été brimée,personne n'est pareil face à la douleur si le médecin ne la pas encore compris qu il aille vendre des babouches
Plouf !!
Auteur : Marssula
Date : le 13 août 2012 à 20h15
Bien sur elle sa plainte a peu de chance d'aboutir
Mais elle a bien fait de faire la démarche
Si personne ne se plaint en pensant que c'est perdu d'avance
Alors tout semble normal et rien ne bouge
Au contraire il faudrait inciter ceux qui ont vécu la même chose à faire de même que cette courageuse dame
Dans d'autres domaines si personne n'acceptait la corruption et dénonçait les escrocs
Les mauvaises pratiques disparaitraient
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