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France : Une association d'aide aux sans-papiers jugée pour «traite d’êtres humains»

Publié
Image d'illustration. / LP - Arnaud Journois
Temps de lecture: 2'

«Vie de Paris», une association fondée en 2011 en vue d’aider les sans-papiers et les migrants, est au centre d’une polémique avec l’ouverture, ce vendredi, du procès de son président et de deux autres membres pour «traite d’êtres humains», apprend-on de France inter. Le Comité contre l'esclavage moderne et la CGT se sont portés partie civile dans cette affaire.

Le président de l’association est accusé d’avoir exploité plus d’une cinquantaine de personnes en situation irrégulière qui pensaient que leur travail les aiderait à être régularisés. L’association proposait l’enseignement de la «culture française» et une «domiciliation» moyennant un paiement allant de 45 à 90 euros. Les bénéficiaires se voyaient proposer une convention de bénévolat où ils s’engageaient à consacrer des heures à l’association contre une «gratification». Pour la justice, il pourrait s’agir d’un salaire versé pour travail dissimulé et illégal. En 2018, l’inspection du travail évaluait le chiffre d'affaires de l’association à 500 000 euros, «une estimation fortement minorée».

«J'y suis restée un an et demi sans congé, sans absence. Pas de retard autorisé. Nous étions traités comme des chiens, n'avions le droit de rien, juste de travailler. Il m'a menacée pas mal de fois de m'envoyer dans mon pays, m'a dit qu'il travaillait avec la police, la préfecture. Je n'avais personne ici, donc j'ai eu peur», témoigne une victime, qui percevait 500 à 600 euros par mois pour un travail atteignant 60 ou 80 heures par semaines. «Il y a des humiliations qui sont faites au quotidien, des cris, des hurlements», ajoute Me Aline Chenu, qui représente une partie des plaignants.

Les «bénévoles» sont chargés de vendre des formations, même si l'association n'est pas un organisme agréé, et lorsque les nouveaux venus ne peuvent pas payer, l'association leur propose de «travailler pour payer les services».

Dans sa défense, le président a estimé que «la bêtise» était de «leur donner une gratification». Selon lui, il n’y a pas eu de mauvais traitement, mais des «erreurs de communication». Il a accusé les plaignants d'être là pour «faire tomber» l’association, revendiquant la jalousie d’autres associations et la mairie qui n’aimait pas «voir les sans-papiers venir dans l'un de ses sites».

Outre les violences et le racisme dont il est accusé, le président de l’association est visé des plaintes pour violences sexuelles qui feront l’objet d'un autre procès, ajoute Europe 1.

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