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Grand Angle

Maroc : Benkirane dérape et présente des excuses au roi et à ses conseillers

Le chef du gouvernement nous a habitué à ses revirements spectaculaires. Il fait des déclarations à la presse et le lendemain, il se rétracte. De tous les dirigeants politiques, Benkirane détient, incontestablement, le record des voltes faces. La dernière en date s’est produite, hier. Elle concerne l’entourage royal.

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Huit mois à la primature et il n’y pas eu encore de normalisation entre Abdelilah Benkirane et l’entourage royal. Jeudi, le chef du gouvernement a confié au quotidien Assabah «qu’il n’y a aucun contact entre lui et les conseillers du roi». Et d’ajouter que «les choses ne vont pas dans la bonne direction», se plaignant, au passage, du «manque de communication». Le secrétaire général du PJD a reconnu que «ses ministres reçoivent des directives royales et dans la majorité des cas il en est informé que plus tard». Benkirane a précisé que «c’est lui qui prend, souvent, l’initiative de prendre langue avec les conseillers».

Ces confidences ne sont pas passées inaperçues. Le même jour, Benkirane est obligé de faire marche arrière et de renier ses propres déclarations. Dans un communiqué, relayé par la MAP, il commence par tirer à boulets à rouges sur l’article «plein de mensonges», qui ne vise qu’à «dépraver la coopération entre les institutions constitutionnelles sous la conduite de sa majesté le roi que Dieu le préserve et l’assiste». Ensuite, il présente des excuses «au roi» et à ses «honorables conseillers» si l’article en question leur aurait porté préjudice. Et de conclure par renouveler sa « loyauté» et sa «considération» au roi Mohammed VI. Le chef du gouvernement capitule, ainsi, devant le groupe des conseillers.

Le revirement : sport favori de Benkirane

C’est la seconde fois, et en l’espace de quatre mois, que Benkirane est contraint de présenter des excuses officielles aux conseillers du roi. La première remonte au 23 avril dernier. A l’époque, une dépêche de l’agence Reuters, se basant sur des propos du chef du gouvernement lors d’un meeting politique du PJD, annonçait «les prémices d’une confrontation entre le chef de gouvernement et l’entourage royal».

Visiblement l’article en question suscitait de vives réactions de la part des concernés. Quelques communications téléphoniques étaient suffisantes pour «convaincre» Benkirane de s’adonner à son sport favori : le revirement. Il publie un communiqué, fortement relayé par la MAP, dans lequel il joue la victime, affirmant que ses propos «ont été déviés de leur contexte et dénaturés», précisant que la démocratie marocaine est «une démocratie participative basée sur la coopération entre les Institutions constitutionnelles, sous la conduite et les orientations de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu le préserve».

Des revirements en cascades

La spontanéité de Benkirane lui joue des mauvais tours. Au lendemain du référendum du 1er juillet sur la constitution, le secrétaire général doutait du taux de participation annoncé par le ministère de l’Intérieur : plus de 73%. Dans des déclarations au Financial Time il remettait en question ce chiffre, admettant que «le scepticisme persiste concernant les résultats du référendum. Le taux de participation a été exagéré (...) Le taux de participation était probablement autour de 50%».

Une salve de critiques et bien entendu quelques réprimandes au téléphone et le voilà qu’il faisait marche arrière, estimant, dans un communiqué publié sur le site du PJD que ses propos « ne doivent pas être compris comme une mise en doute des résultats du référendum. Dans ces déclarations, je voulais dire que le taux de participation avait dépassé 50%».

Mais il n'en demeure pas moins que le plus célèbre revirement est celui concernant l’affaire du compte bancaire de Gaza. Février 2009 et alors que la Bande était la cible d’attaques de l’armée israélienne, le roi Mohammed VI, en sa qualité de président du Comité Al Qods, lançait l’idée d’un compte réservé à la population gazaouie. Benkirane lors d’une réunion politique de son parti à Casablanca soutenait que le PJD était derrière la décision royale. Une pluie de critiques et le même Benkirane se fend en excuses. En guise de sanctions, la direction de la Lampe lui interdisait de donner des déclarations à la presse. Pendant un temps, les communiqués du PJD portaient la signature de Mustapha Ramid en sa qualité de président du groupe parlementaire.

.Monsieur le Premier Ministre...
Auteur : EL BAKI Mohamed
Date : le 12 août 2012 à 11h37
... si vous n'êrtes pas satisfait de vos relations ,une seule chose s'impose : DEMISSIONNER de vos responsabilités... Ne jouez pas au chat et à la souris...
Une seule chose dopit être votre préoccupation : répondre aux attentes du peuple qui vous a donner une majorité.Chicanes polititiques,polémiques stériles et autres adversités politiciennes ne servent à rien...
Les reformes politiques,administratives,judiciaires,économiques et sociales sont plus importantes pour le peuple que les disputes internes entre ministres et conseillers.En tant que Premier Ministre vous avec accès a des relations directes avec Sa Majesté Mohammed VI.
Dernière modification le 12/08/2012 11:42
.
Auteur : amir
Date : le 11 août 2012 à 00h08
mais pourquoi benkirane a été réélu presque a l'unanimité a la tete de son parti?

et pourquoi benkirane a donné cet interview a ce journal connu pour sa haine de tout ce qui est islamique?
Benkirane Calimero
Auteur : abdo447
Date : le 10 août 2012 à 23h52
Ces excuses de Benkirane PROUVE qu'il n'a aucun pouvoir et Surtout n'a pas Son Mot à Dire.

C'est le Roi et Ses Sbires de Conseillers qui mènent le Maroc dans le Mépris totale des Électeurs !

Voilà un Gouvernement démocratiquement élue et qui se Fait Humilier quotidiennement par la Garde Royale qui n'a aucune Légitimité Populaire ou Constitutionnelle.

@charmeur de serpent
Auteur : berhoc
Date : le 10 août 2012 à 18h25
Est-ce que les « honorables conseillers » ont plus de pouvoir que le chef du gouvernement ? Je n'ai pas trouvé la réponse à ta question dans cet article ! Aucun indice qui le prouve avec certitude !

Par contre, ce que je n'ai pas compris pourquoi il s’excuse et attaque Assabah au même temps ? Si il s'excuse, il n'a pas à attaquer Assabah et vice versa ! En tout cas, l'histoire n'est pas claire !
Dernière modification le 10/08/2012 19:09
@berhoc
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 10 août 2012 à 16h54
J'aimerais bien vous poser une question :

Est-ce que les « honorables conseillers » ont plus de pouvoir que le chef du gouvernement ? Ou j'ai mal compris le contenu de l'article ?
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