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Grand Angle  

Football : Abdelkhalek El-Ouardi, «l'entraîneur miracle» né sans membres

Surnommé «l’entraîneur miracle», son handicap ne l’a pas empêché de réaliser son rêve d’entraîner des jeunes talents de football. Abdelkhalek El-Ouardi, né sans membres, aspire à devenir entraîneur professionnel.

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Abdelkhalek El-Ouardi, né sans membres, encadre actuellement la formation des jeunes du Raja de Ben Guerir. / DR
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Son amour pour le football est né à Douar Lemhaouda, à quelques kilomètres de la ville Ben Guerir où il jouait avec les enfants de son quartier, sans que son handicap ne l'empêche de pratiquer son passe-temps favori. Même après avoir déménagé en 2010 pour vivre chez sa tante à Ben Guerir afin de poursuivre ses études préparatoires, Abdelkhalek El-Ouardi est resté fidèle à sa passion d'enfant. Plus tard, le jeune né sans bras ni jambes, se fait de nouveaux amis, qui partageront sa passion pour le ballon rond. Au fil du temps, l’ambition du jeune homme est passée à l'entraînement, où il s'est d'abord engagé à donner des conseils aux enfants de son quartier, qui l'aimait regarder jouer.

Abdelkhalek a fait ses débuts dans le monde de l'entraînement, après avoir décidé de former une équipe dans son quartier, composée de 11 enfants, et d'encadrer volontairement leur entraînement, en parallèle de ses études. «Ma notoriété s'est accrue dans le quartier, ce qui a fait qu'un groupe d'enfants a rejoint l’équipe. Je suis devenu l’entraîneur de plusieurs équipes, et le nombre est passé de 11 à 100 enfants, que j'ai formés après mon retour des cours», confie-t-il à Yabiladi.

Mais au final, le jeune homme décide d'abandonner ses études alors qu'il était en première année de baccalauréat, et de se concentrer sur son rêve de devenir entraîneur professionnel.

«L'entraîneur miracle» des jeunes du Raja de Ben Guerir

Les joueurs d’Abdelkhalek étaient cependant limités à jouer dans les quartiers uniquement, pendant quatre ans, les choses changeront dès 2014. Ainsi, ils participent à plusieurs compétitions et ligues locales, parvenant à remporter des prix, dont la compétition des champions de quartier lors de la saison 2017, organisée par le ministère de la Jeunesse et des sports.

Abdelkhalek El-Ouardi est depuis surnommé «l'entraîneur miracle», tandis que certaines de ses connaissances aiment l'appeler «Toshack», du nom de l'ancien entraîneur gallois du Wydad de Casablanca, John Toshack.

«Entre 2010 et 2014, mon entraînement était limité aux quartiers. Nous n'avions ni maillots ni équipement. Nous n'avions que le ballon. Mais la situation a un peu changé en 2014, lorsque nous avons commencé à participer à des ligues de football et avons obtenu nos propres maillots.»

Abdelkhalek El-Ouardi

Fort de sa notoriété croissante, «l'entraîneur miracle» a reçu en 2019 une offre de la direction du Raja de Ben Guerir afin d'encadrer la formation des groupes de moins de 15 et 17 ans. Cependant, Abdelkhalek El-Ouardi n'a pas abandonné les jeunes de son quartier. «Certains d'entre eux m'ont accompagné au club. De plus, parallèlement à mon travail sur la formation des jeunes avec le Raja de Ben Guerir, je supervise toujours la formation des enfants du quartier, et je partage mon temps entre le quartier et le club», confie le jeune homme âgé de 26 ans.

Passer à l’entraînement des jeunes d’un club de football a constitué, pour Abdelkhalek, un coup de pouce qualitatif dans sa carrière. Toutefois, sa situation financière reste fragile, car il perçoit un salaire bas qui lui permet à peine de se nourrir et de payer le loyer de sa petite chambre.

«L'entraîneur miracle» aspire aussi à atteindre un niveau qui lui permettra, un jour, d'entraîner de grandes équipes connues dans le royaume.

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