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Grand Angle

Meurtre de Adnane Bouchouf : La Cour de cassation valide la peine de mort

A la suite des délibérations tenues le 5 janvier, la Cour de cassation a validé ce soir la condamnation du tueur d’Adnane Bouchouf à la peine de mort. La famille de la victime exige que la condamnation soit exécutée.

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Adnane Bouchouf / DR.
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La Cour de cassation a validé, mercredi soir, la peine confirmée en appel de la condamnation à mort du pédophile reconnu coupable de l’enlèvement, la séquestration, l’atteinte à la pudeur et du meurtre d’Adnane Bouchouf (11 ans) à Tanger. Les avocats de la défense se sont pourvus en cassation, après que la Cour d’appel de la ville avait appuyé le verdict rendu en janvier 2021 en première instance. Pour leur part, les parents de la victime avaient appelé la juridiction suprême à maintenir la peine capitale.

Cité par différentes sources médiatiques, le père de l’enfant défunt a salué l’arrêt de la Cour de cassation, notant dans ses déclarations que la famille était satisfaite de cette décision. Il a également indiqué être favorable à l’exécution de la peine, soulignant que les proches du petit Adnane essayaient tant bien que mal de retrouver une vie normale, près d’un an et demi après le drame.

En appel, en août 2021, la justice avait confirmé la décision initiale de la peine de mort à l’encontre du principal accusé, que la police avait arrêté le 11 septembre 2020 à Tanger. Trois autres personnes, les colocataires qui vivaient avec le tueur dans le même appartement où le meurtre s’est produit, avaient été condamnés à quatre mois de prison ferme chacun pour non-signalement du crime.

Un débat sur la peine de mort dans les cas de pédophilie et de meurtre

Au lendemain de la découverte du corps sans vie du petit Adnane, les appels à l’effectivité de la peine de mort pour les prédateurs sexuels ont été réitérés. Avec la médiatisation de l’affaire qui a secoué le pays à la fin de l’été 2020, certaines ONG de défense des droits des enfants ont réclamé elles aussi l’exécution des pédocriminels, en particulier lorsque ces crimes sont doublés du meurtre de la victime mineure.

L’association Touche pas à mes enfants en fait partie. Dans le cadre de l’affaire Adnane Bouchouf, la présidente de l’ONG, Najia Adib, a précédemment appelé à une application stricte des dispositions déjà prévues par le Code pénal. «Nous n’exigeons pas moins qu’une peine capitale exemplaire, pour que tout pédophile qui voudra passer à l’acte s’imagine qu’il sera le prochain à être exécuté», avait-elle déclaré.

Membre du bureau de l’association et président national de l’Alliance citoyenne pour les droits humains (ACDH), Abderrahmane Bendiab avait confié à Yabiladi que la question a suscité le débat même au sein des organisations de défense des droits humains. «Nous adhérons et adoptons toutes les valeurs universelles, ainsi que les réformes du droit international. Nos membres plaident donc pour l’abolition de la peine de mort, certes, mais appellent à son maintien dans les cas des viols et meurtres de mineurs, après un vote à la majorité», avait-il expliqué.

Pour leur part, des acteurs associatifs abolitionnistes, notamment au sein de la Coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM), ont estimé que la Loi du Talion avait historiquement prouvé ses limites à asseoir l’essence de la justice.

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