Les besoins du Maroc en liquidités sont énormes. L’agence Reuters, se basant sur les confidences d’un «haut responsable», parle du possible recours du gouvernement Benkirane à un emprunt obligataire. Une opération envisagée en octobre et qui pourrait apporter un milliard de dollars au budget de l’Etat. Elle serait destinée à des investisseurs institutionnels, de préférence ceux en provenance des monarchies du Conseil de Coopération du Golfe.
La même source ne cache pas son optimisme en la réussite de cette émission obligataire, se disant confiant que «le Maroc est en mesure d’obtenir de meilleures conditions» par rapport à sa première sortie sur le marché financier international de 2010. Cette fois, l’emprunt ne sera pas libellé en euros mais en dollars afin de bénéficier au maximum des taux de change.
Par ailleurs, le choix de la monnaie américaine, estime Reuters, n’est guère fortuit, il cadre parfaitement avec la démarche marocaine visant à inciter les capitaux des pays du Golfe à s’inscrire massivement à cette opération. Une stratégie qui pourrait être payante, sachant l’intérêt grandissant des investisseurs de ces monarchies à installer des succursales battants pavillons «islamiques» au Maroc. C'est une opération de renvoi d’ascenseur.
Un emprunt pour « les investissements»
L’objectif principal de cette éventuelle levée de fonds «serait de permettre l’exécution des investissements publics prévue en cette année et aider à l’accomplissement des réformes initiée par le gouvernement, telles la justice ou la caisse de compensation, explique le «haut responsable» à l’agence Reuters. Et de préciser que «nous n’allons pas sortir sur le marché financier international pour couvrir nos dépenses mais c’est pour l’investissement». C’est le même l’argument qu’avait présenté l’ancien ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar pour justifier le recours à l’emprunt obligataire de 2010.
L’annonce de cette nouvelle levée de fonds n’est pas une nouveauté en soi. Dans un entretien accordé, en mai dernier toujours à l’agence Reuters, le directeur adjoint chargé du pôle Dette à la direction du Trésor, El Hassan Eddez, qui se trouvait à Abou Dhabi à l’occasion d’une réunion du Fonds monétaire arabe, annonçait la probable sortie, en octobre, du Maroc sur le marché financier international pour glaner un milliards de dollars.