Même si la France n’est pas aussi touchée par la crise que l’Italie et l’Espagne voisines, les effets de la mauvaise conjoncture économique que connait l’Europe se font clairement ressentir dans l'Hexagone. Les portes de l’emploi se ferment de plus en plus pour les nouveaux diplômés et les porteurs de projets doivent supporter des charges énormes. C'est ainsi qu'une nouvelle destination attire les jeunes Français : Le Maroc.
Des conditions très alléchantes…
Dans le royaume chérifien, les jeunes français diplômés ont la côte dans les entreprises. Ils bénéficient de bons postes et de bons salaires. Aussi le coût de la vie beaucoup plus abordable qu'en France leur permet de se construire. Et même s’il faut parfois travailler beaucoup plus longtemps, Kévin, paysagiste installé près de Marrakech, n’y voit aucun inconvénient. «On fait quand même beaucoup plus d’horaires ici par rapport à la France où on a des semaines de 35 à 39 heures maintenant, mais ici on est à 44», raconte-t-il à France 24. Kévin se donne à fond dans le projet d'envergure pour lequel il a été embauché, car il n'aurait peut-être pas eu décroché un tel emploi en ce temps de crise en France, sachant qu'il a quitté les bancs de l'école il y a tout juste un an.
Ceux qui viennent créer leurs entreprises sont surtout séduits par le faible coût des charges et fuient le mystère qui entoure la création des entreprises en France. Audrey et Aurore ne pouvant plus supporter la morosité qui a envahi la sphère économique française, se sont installées à Rabat et sont plus que satisfaite de la manière dont les choses se passent pour elle actuellement. Elles ont créé un magazine de luxe édité au Maroc par elles et vendu par leur amie et partenaire en France. Dans la capitale politique du royaume, elles se sentent bien.
… Mais ça reste l’étranger
Tous ces jeunes viennent d’arriver et c’est encore l’euphorie pour eux. C’était le cas de Charlotte, trois ans plutôt, alors qu’elle débarquait de Bordeaux pour travailler comme architecte à Rabat. Aujourd’hui, bien qu’ayant un situation sociale mieux que celle qu’elle pourrait avoir en ce moment en France, la jeune bordelaise, a décidé de plier bagage. Dans ce Maroc qu’elle reconnait beau et «plein de bonnes choses», Charlotte confie que la France lui manque. Le Maroc «reste quand même difficile et qui a une vision de l’étranger particulière. On te fait plus confiance mais en même temps, tu restes toujours différent», affirme-t-elle, déplorant aussi la lenteur administrative dans l’obtention des contrats de travail.
Qu’à cela ne tienne, le Maroc n'est plus juste une destination de résidence pour les retraités français. Il devient aussi un eldorado pour les jeunes en quête de perspectives professionnelles.