Le juge Patrick Ramël souhaite relancer l’affaire Mehdi Ben Barka. Le quotidien Le Monde, se basant sur les témoignages de sources proches du dossier, rapporte que le magistrat a «alerté mardi les autorités britanniques de la possible présence à Londres d’Housni Benslimane, le président du Comité national olympique marocain». Le chef de la gendarmerie royal a, en effet, assisté à la cérémonie d’ouverture des JO de Londres. Un déplacement officiel à l’étranger en dépit du mandat d’arrêt international lancé, en 2007, par le même magistrat français contre Benslimane et quatre autres hauts sécuritaires que Ramaël voulait interroger.
Même si, comme le souligne le Monde, «les autorités britanniques ont confirmé officieusement la présence de M. Benslimane à Londres, où il aurait été accrédité pour les jeux olympiques», la requête du juge a peu de chances d’être acceptée non pas par manque de coopération de la part des Anglais mais la cause est française.
Selon l’avocat de la famille Ben Barka, Maurice Buttin, les fameux mandats d’arrêts contre Benslimane & co, faute de visas des autorités françaises, n’ont jamais été transmis à Interpol. Une révélation faite à Rabat en mai 2009. En octobre de la même année, sous la pression du magistrat et de la famille, Paris autorise le lancement des mandats contre les cinq sécuritaires marocains, 24 heures plus tard, elle faisait marche arrière.
Un autre militaire maghrébin réclamé par la justice
Le patron de la gendarmerie royal, Housni Benslimane n’est pas le seul haut militaire maghrébin à être dans le collimateur de la justice européenne, l’ancien homme fort de l’Algérie durant les années 90 du siècle dernier, le général Khaled Nezzar, est dans la même situation, voire même pire.
Le 31 juillet, le tribunal pénal fédéral suisse a décidé que l’ancien ministre de la Défense «ne bénéficie pas d’une immunité pour des actes commis durant son mandat, rendant possible un procès en Suisse». Un verdict qui donne raison à la plainte déposée par deux personnes, soutenues dans leur démarche par une association helvétique. Le général algérien n’a pas la même chance que Benslimane. Octobre 2011, au cours d’un voyage en Suisse, Nezzar a été interrogé par la justice de ce pays et même placé en garde à vue pendant 36 heures avant d’être relâché.