Ceuta : Les renseignements espagnols alertent d’un nouvel exode de migrants marocains

Les renseignements espagnols mettent en garde le gouvernement que préside Pedro Sanchez contre une éventuelle arrivée massive de migrants marocains à Ceuta, dans les jours à venir. Le Centre national d’intelligence (CNI) alerte que des milliers de Marocains, installés à Fnideq, pourraient traverser la frontière, profitant du relâchement de la surveillance constatée traditionnellement lors de la célébration des fêtes de fin d’année. L’avertissement a été transmis à l’exécutif à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité d’Espagne, rapportent hier des médias ibériques.

Prenant très au sérieux cette mise en garde, Pedro Sanchez a demandé à ses ministres à l’Intérieur et aux Affaires étrangères d’agir en urgence pour éviter que ne se répète le scénario des 17 et 18 mai, marqué alors par l’exode de milliers de Marocains vers Ceuta. Ainsi, le gouvernement a ordonné la mobilisation de dizaines d’agents de sécurité vers Ceuta, avec la mission de renforcer le contrôle des points présentés comme «vulnérables» de la barrière séparant la ville de Fnideq.

Néanmoins, la réussite, comme a relevé OK Diario, de cette préparation reste tributaire de l’engagement du Maroc, alors que les relations entre les deux pays peinent à sortir du tunnel dans lequel elles sont engluées depuis l’hospitalisation de Brahim Ghali à Logroño en avril dernier.

Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska s’était rendu, en novembre 2020 à Rabat, pour solliciter une contribution du Maroc à réduire le nombre des embarcations de fortunes qui échouent sur les côtes des Iles Canaries avec des milliers de migrants. Une visite qui a permis, au moins, le rapatriement des Marocains arrivés illégalement à l’archipel.

Le déplacement de Marlaska au royaume était, d'ailleurs, suivi par les visites effectuées durant le même mois à Rabat par les Commissaires européens chargés de la migration, Dimitris Avramopoulos, aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, et à la politique de voisinage et d'élargissement, Olivér Várhelyi. Pour l’heure, les Vingt-sept n’ont pas encore envoyé leurs représentants au Maroc pour aborder la question migratoire avec les responsables marocains.