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Grand Angle  

L’Atelier de l’observatoire inaugure le Musée collectif de Casablanca

Le parc de La ligue arabe abrite actuellement le Musée collectif de Casablanca. Cette manifestation artistique, à l'initiative de l’Atelier de l’observatoire, propose un processus partagé d’écriture de l’histoire de la ville par ses habitant.e.s. L’inauguration de ce musée citoyen de la mémoire de Casablanca a eu lieu, le 10 décembre.

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L’inauguration de ce musée citoyen de la mémoire de Casablanca a eu lieu, le 10 décembre. / DR
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Temps brumeux sur le parc de la ligue arabe en ce mois de décembre. A peine la porte Rachidi franchie, se dresse un conteneur jaune. Cette couleur vive détonne avec la grisaille du ciel et des murs de la ville. Autour, des Casablancais s’interrogent sur l’objet de cette caisse métallique. La vitrine du conteneur laisse deviner un début de réponse. Il y est exposé des anciennes fiches d’employés de manèges. Attentif à cet inventaire, un passant septuagénaire est intrigué. Il assure se souvenir du prix dérisoire des tickets des attractions.

A l’intérieur du conteneur, un néon avec l’inscription Hully Gully estompe le doute sur le thème forain de l’exposition. En effet, Hully Gully est un des manèges phares de la société de construction Chance Morgan. Il est aussi un fragment de la mémoire casablancaise, avec les différentes attractions du parc Yasmina. Une adresse mythique de loisirs pour les habitants de la ville.

C’est au sein de ce parc que l’Atelier de l’Observatoire et l’artiste Mohamed Fariji ont collecté différents objets dont des manèges, affiches, dossiers des travailleurs, et tickets d'entrée pour les exposer dans ce musée collectif.

«L’objet de l’exposition est de créer une approche entre l’objet mémorial ou encore citoyen avec l’espace public. A Casablanca, quand nous évoquons la mémoire, nous ne parlons que de l’architecture. Toute personne a de la mémoire, c’est une évidence d’en parler».

Mohamed Fariji

Le cofondateur et Directeur artistique de l’Atelier de l’observatoire poursuit en expliquant qu’il existe une absence de participation artistique dans la scène patrimoniale. Pour ce diplomé de l’École nationale des Beaux-arts, les objets exposés ne sont pas autant associés à la nostalgie qu'à une approche mémorielle et artistique.

Si nos aînés conservent des souvenirs pleins de tendresse de ce parc, les plus jeunes ne sont pas en reste. Akram, un étudiant de 20 ans garde en mémoire des instants heureux passés au parc : «Le parc Yasmina a marqué toute l’enfance casablancaise. Quand j’étais jeune, je venais pour décompresser, pour oublier le stress des cours. Je pense que la création d'un musée qui retrace ses souvenirs est bénéfique pour la jeunesse casablancaise.»

Pour rappel, l’Atelier de l’Observatoire est un espace d’art et de recherche qui développe des projets participatifs socialement engagés. Il participe a de nombreuses actions de collecte et d’interventions artistiques issus du patrimoine matériel et immatériel de la ville de Casablanca : des archives, objets et récits de lieux mémoriels de la ville. Un lieux qui ravira les grands mais aussi les petits qui pourront aussi se réaproprier un lieu de mémoire cher à leurs parents.

Reportage réalisé par Emma Labescat et Abdelmoughit Aboumejd

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