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Covid-19 : La vaccination forcée n'est jamais acceptable, met en garde Michelle Bachelet

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Michelle Bachelet, Haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU. / DR
Temps de lecture: 2'

Lors d’un séminaire de sur les bonnes pratiques, les principaux défis et les nouveaux développements concernant l'accès aux médicaments et aux vaccins contre la Covid-19, la Haute-commissaire aux droits de l'Homme de l’Organisation des Nations unies, Michelle Bachelet, a rappelé les «scandaleuses inégalités» d’accès au vaccin. Alors que seulement 8% des adultes ont reçu le vaccin dans les pays à faible revenu, 65% l’ont reçus dans les pays à revenu élevé, une situation «injuste et immorale».

Alors que de nombreux pays considèrent l’obligation de la vaccination contre la Covid-19, Michelle Bachelet met en garde contre les conséquences de telles mesures en matière de droits de l’Homme. Elle souligne tout d’abord que «si tout le monde n'a pas un accès réel et pratique aux vaccins, l'obligation vaccinale ne sera pas conforme aux principes fondamentaux des droits de l'Homme que sont l'égalité et la non-discrimination».

Elle insiste également sur le fait qu’«en aucun cas, on ne doit administrer un vaccin de force», et que les sanctions qui découlent du refus de s’y soumettre doivent être «proportionnées et soumises au contrôle des autorités judiciaires».

L’obligation vaccinale, selon elle, doit intervenir seulement en cas de nécessité «pour atteindre des objectifs impérieux de santé publique (…) lorsque des mesures moins intrusives ont manifestement échoué».

«Les mandats de vaccination doivent respecter les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité et de non-discrimination. Ils doivent être prévus par la loi et les vaccins utilisés doivent également être suffisamment sûrs et efficaces pour atteindre ces objectifs de santé publique», dit-elle, ajoutant que «le droit de demander une exemption justifiée et le droit de faire appel de toute forme de sanction devant une autorité équitable et indépendante» sont indispensables.

«Et à l'avenir, de tels mandats devraient faire l'objet d'un examen officiel fréquent afin de s'assurer qu'ils restent nécessaires, proportionnés et non discriminatoires», précise-t-elle, soulignant que ces mesures doivent être exceptionnelles, non généralisées et en aucun cas pérennes.

«Cette pandémie a déjà porté atteinte à la vie et aux droits de l'Homme de milliards de personnes. Nous ne parviendrons pas à endiguer ces dommages, ni à nous en remettre, tant que les vaccins et les traitements ne seront pas disponibles pour tous, dans tous les pays, sans aucune forme de discrimination. Agir à cet effet est clairement une obligation en matière de droits de l'Homme, qui incombe à chaque Etat», conclut-elle.

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