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France : Des artistes palestiniens boycottent un festival où Neta Elkayam va chanter

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Neta Elkayam, chanteuse israélienne aux origines judéo-marocaines qui chante en darija. / DR
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Alors que l’Institut du monde arabe (IMA) de Paris voulait, du 3 au 12 décembre, promouvoir la musique arabe liant des artistes venus d’Irak à Israël dans son festival Arabofolies, quatre artistes palestiniens ont annoncé boycotter le festival, refusant de s’y produire du fait de la présence de l’artiste israélienne Neta Elkayam, qui chante en darija en hommage à ses origines judéo-marocaines.

Faisant pression sur les organisateurs du festival selon Haaretz, la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël aurait appelé les artistes palestiniens à ne pas se produire du fait de la présence d’une chanteuse «sioniste» à l’édition, poussant les organisateurs à annuler sa participation. Selon le site Mena-watch, des slogans «ne chantez pas avec les juifs» auraient été utilisés pour faire pression sur les artistes palestiniens.

Quatre artistes palestiniens ont annoncé se retirer du festival, à savoir le comique Alaa Abu Diab et les artistes Jumana Manna, Hadeel Alsafadi et Suhad Khatib qui recommande dans une publication Facebook aux organisateurs de ne pas ramener de sionistes dans les différents festivals, se déclarant «très énervée» d’avoir été invitée aux côtés d'une artiste israélienne.

L’artiste Neta Elkayam, dont les grands-parents paternels amazighs sont originaires de Tinghir, chante en darija pour raconter l’histoire de ses grand-mères juives marocaines dont la voix a été «réduite au silence» toute leur vie. Elle rapporte d’elles qu’elles parlaient «couramment l'arabe et un hébreu approximatif», parlant constamment du Maroc. «Les immigrants juifs du Maroc ont eu beaucoup de problèmes et de difficultés. C'est pourquoi le Maroc était toujours présent dans leurs souvenirs», déclarait-elle au New York Times.

L’artiste regrette que «les gouvernements et les organisations tentent d'enrégimenter les connaissances et de diffuser un seul récit», alors qu’elle veut pour sa part représenter «ceux qui sont laissés en dehors des livres d’histoire», espérant «construire un monde meilleur pour [ses] enfants et les enfants de cet endroit».

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