«Les pays européens sont de plus en plus divers en termes ethniques, raciaux et religieux. Ces évolutions démographiques s'accompagnent parfois d'une montée de la xénophobie, de l'antisémitisme et de sentiments antimusulmans». C’est ce qu’a constaté le département d’Etat américain dans son rapport 2011 portant sur les libertés religieuses dans le monde, rendu public lundi 30 juillet. Deux pays sont particulièrement pointés du doigt pour leurs lois interdisant le port du voile intégral dans l’espace public : la France et la Belgique.
Le rapport relève, en effet, «le nombre croissant de pays européens, parmi lesquels la Belgique et la France, dont les lois restreignant le code vestimentaire ont un effet défavorable sur des musulmans et sur d'autres», rapporte l’AFP. Porter ou non un vêtement religieux «doit être un choix personnel», a de son coté déclaré Suzan Johnson Cook, ambassadrice des Etats-Unis pour les libertés religieuses, lors d’une conférence de presse.
Le Quai d’Orsay réagit
La France n’a pas tardé à faire part de sa réaction à propos des critiques qui lui ont été adressées. La France «est une démocratie qui garantit les libertés publiques fondamentales, y compris les libertés de conscience, de religion et de conviction», a déclaré Vincent Floreani, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, ce mardi 31 juillet, lors d’un point de presse. «Notre conception de la laïcité est un patrimoine commun de tous les Français, qui implique des règles qui favorisent le vivre-ensemble dans l’espace public et à l'école publique», a-t-il souligné, ajoutant que la France était «mobilisée pour définir, avec ses partenaires européens, une politique de l’Union européenne plus structurée pour défendre la liberté de religion et de conviction dans le monde».
Adoptée par le Parlement français en septembre 2010, la loi interdisant le port de la burqa dans l’espace public est en vigueur depuis le mois d’avril 2011. Avant son élection à la présidence de la république, François Hollande avait assuré qu’il «maintiendrait, bien sûr», la loi d’interdiction du port du voile intégral, soulignant qu’il la ferait «appliquer de la meilleure des façons».
En Belgique, une loi semblable est en application depuis juillet 2011. Elle prévoit, notamment, une amende de 137,50 euros et jusqu'à sept jours d'emprisonnement pour les contrevenants.
Ce n’est pas la première fois que ces lois font l’objet de critiques de la part des responsables politiques. Pas plus tard que la semaine dernière, Nils Muiznieks, commissaire aux droits de l'Homme au Conseil de l'Europe avait appelé les gouvernements européens, dont la France et la Belgique, à «renoncer aux lois et mesures visant spécialement les musulmans».