Le 30 juillet 1999, une semaine après le décès de Hassan II, Mohammed VI est officiellement proclamé roi du Maroc. Depuis cette date et durant les 13 années de son règne, le souverain a initié plusieurs projets et réformes d’envergure sur les plans politique, économique et social.
«Le règne du roi Mohammed VI est marqué du sceau du développement économique et social, avec une volonté affichée de mettre en place des politiques régionales de développement visant à réduire les retards pris par certaines régions», souligne Henri-Louis Vedié, professeur à H.E.C, spécialisé dans l'analyse de l'économie des pays émergents et économiste à l'Université Paris-Dauphine,
2004 : La nouvelle Moudawana
C’est ainsi qu’un nouveau code de la famille, consacrant plus de droits à la femme, voit le jour au Maroc. Annoncée en 2003, la nouvelle Moudawana a été promulguée par le roi en octobre 2004, marquant un tournant historique pour le pays. Plusieurs modifications ont, en effet, été apportées à l’ancien texte du code de famille, notamment le passage de l’âge légal pour le mariage de 15 à 18 ans, la reconnaissance des mariages civils, à des conditions et la suppression de la règle imposant «l'obéissance de l'épouse à son mari». Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Moudawana, la femme marocaine peut aussi transmettre sa nationalité à ses enfants, chose qui était pratiquement impossible auparavant.
La même année, le roi donne le coup d’envoi pour la construction d’un projet encore plus ambitieux : le port Tanger Méditerranée. Trois ans plus tard, en juillet 2007, ce complexe portuaire, érigé à seulement 14 kilomètres de l’Espagne, est mis en service. Aujourd’hui, le port est entouré d’une zone franche où est installée, entre autres, l’usine de production Renault-Nissan. Un nouveau port à conteneurs, Tanger Med II, est actuellement en construction.
Si l’année 2004 a été celle du lancement des travaux de Tanger Med, 2005 a été marquée par l’annonce de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH).
2005 : Lancement de l’INDH
Lancée le 18 mai 2005 par le roi Mohammed VI, l’INDH vise avant tout à réduire la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale dans les zones rurales et urbaines du Maroc. La coordinatrice nationale du programme Nadira El Guermaï, dresse un bilan plutôt positif. «Durant sa première phase 2005-2010, l'INDH s'est matérialisée par la réalisation de plus de 22.000 projets au profit de près de 5,2 millions de bénéficiaires pour un investissement global de 14,1 milliards de dirhams dont une contribution de l'INDH à hauteur de 8,4 milliards de dirhams», a-t-elle indiqué dans une interview accordée à la MAP.
L’INDH a «contribué de manière significative à réduire le taux de pauvreté, notamment dans les communes rurales et les quartiers urbains cibles», poursuit-Nadira El Guermaï. Selon elle, les 403 communes rurales concernées par le programme ont vu leur taux de pauvreté passer de 36% en 2004, à 21% en 2007, soit une réduction estimée à 41%. Parmi les grands chantiers entamés par le roi Mohammed VI, figure également le plan Maroc Vert.
Pour un Maroc Vert
Ce programme, lancé en 2008, a pour objectif principal de mettre en valeur le potentiel agricole marocain. Parmi les résultats attendus : «Une amélioration notoire du PIB agricole, des exportations et des investissements privés», explique le ministère de l’Agricole et de la Pêche maritime sur son site web. A terme, le projet devrait générer un investissement de 150 milliards de dirhams.
La nouvelle Constitution
Parmi tous les projets entrepris par Mohammed VI pendant ses 13 années de règne, la réforme de la Constitution est sans doute celui qui a le plus marqué les esprits. D’autant plus que cette réforme intervenait au moment où les mouvements de contestation battaient leur plein. Après la tenue d’un referendum le 1e juillet 2011, le nouveau texte constitutionnel a été adopté, puis promulgué par un dahir un mois après.
D’autres projets encore plus promettant devraient monter en puissance au Maroc, pendant les années à venir, à l’instar du Plan solaire marocain et du plan éolien qui prévoit la construction de cinq nouveaux parcs éoliens d’ici 2020.
«Je suis très confiante en l'avenir du Maroc» qui est «devenu une référence, un exemple à suivre pour l'ensemble des pays du monde arabe», a estimé l’eurodéputée et ancienne ministre française de la Justice d’origine marocaine, Rachida Dati, dans un entretien à la MAP. Et d’ajouter : «Il faut rendre hommage au roi qui a su anticiper les aspirations du peuple marocain en réformant la Constitution, offrant ainsi un cadre rénové notamment pour le fonctionnement des institutions».