Najat Vallaud-Belkacem considérée comme la « beurette » de service par Ségolène Royal ?

«Elle s'appellerait Claudine Dupont, elle ne serait peut-être pas là. Elle doit assumer son identité et en être fière». C’est ce qu’a déclaré Ségolène Royal dans une interview accordée au quotidien Le Point, daté du 26 juillet, consacrée à Najat Vallaud-Belkacem. «J'ai toujours voulu des ouvriers, des exclus, des jeunes issus de la diversité autour de moi», a confié la présidente de la région Poitou-Charentes. Et d’ajouter que Najat Vallaud-Belkacem doit «accepter d'être là pour ça».

L’actuelle porte-parole du gouvernement, également ministre des Droits de la femme, d’origine marocaine, avait pour rappel été porte-parole de Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de2007 et de la primaire 2011.

Ségolène Royal «ne se reconnait pas»

Quelques heures après la publication de son interview, Ségolène Royal a diffusé un communiqué dans lequel elle assure qu'elle «ne se reconnaît pas dans les propos réducteurs que lui prête le journal Le Point à propos de Najat Vallaud-Belkacem et qui aboutissent à lui faire dire le contraire de ce qu'elle a toujours affirmé». Ségolène Royal «a, depuis 2007, toujours mis en avant Najat Vallaud-Belkacem, à la fois pour son talent et son histoire et elle se réjouit des responsabilités qui lui sont confiées aujourd'hui et qui sont pleinement méritées», poursuit le même communiqué relayé par la presse française.

Bien que l'ancienne épouse du président français ait tenté de limiter les dégâts, ses propos n’ont pas manqué de faire débat. «Aux yeux de l’ex-présidente à la présidentielle, il reste bien deux France, celle de ‘Claudine Dupont’ et celle de ‘Najat Belkacem’», a réagi Aziz Senni, un entrepreneur français d’origine marocaine. «L’ex-Madame Hollande, affirme par son propos que je qualifie de discriminatoire, que lorsqu’on est français héritier de l’immigration, on ne peut réussir que grâce à son nom», a-t-il souligné sur Facebook.

«Madame Royal insinue donc deux idées inacceptables : la France serait donc raciste au point de ne pouvoir reconnaitre les talents au-delà de l’origine. Les personnes héritières de l’immigration ne seraient pas suffisamment compétentes : quand elles réussissent c’est d’abord grâce à leur nom, à la condescendance et à la pitié !», poursuit Aziz Senni.

Najat détend l'atmosphère

«Stop les vaines polémiques, la seule Ségolène Royal que je connais est là», a assuré, de son côté, Najat Vallaud-Belkacem ce samedi dans un tweet. La principale intéressée n’a visiblement pas été irritée par les propos de Royal. En tout cas, ce qui est sûr c'est son souhait d'apaiser les choses.