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Maroc : Le PLF 2022 est passé à côté d’un budget de l’égalité hommes-femmes

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Photo d'illustration / DR.
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À l’issue de l’adoption du projet de loi des finances (PLF) pour l’année 2022, l’Association marocaine des droits des femmes (ADFM) s’est interrogée sur l’absence d’un budget alloué pour l’activation des principes de l’égalité hommes-femmes. Selon elle, le texte est dépourvu d’une approche intégrée pour faire avancer les droits humains des femmes. Elle relève notamment l’absence d’«indicateurs et de mécanismes clairs pour améliorer l’accès des femmes à un travail décent et offrir des possibilités de développement professionnel».

De ce sens, l’ONG a fait remarquer que le PLF 2022 n’avait pas placé l’autonomisation économique et sociale des femmes «dans le cadre d’une réforme globale du Code de la famille, du régime successoral, de l’accès à la terre et à la propriété, et de la réduction des violences et des discriminations dans les sphères privée et publique et dans l’espace numérique». Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, l’organisation a également souligné l’«absence de fonds et de mesures financières pour améliorer la situation des cheffes de famille, des femmes qui ont perdu leur emploi, des travailleuses du secteur informel et des travailleuses agricoles».

Les remarques de l’association portent également sur la réforme fiscale, qui n’inclut pas la dimension d’égalité entre les hommes et les femmes. Elle recommande ainsi que le projet de loi de finances 2022 et les budgets sectoriels «répondent à l’approche genre et comblent les écarts existants entre les hommes et les femmes». Dans le même registre, l’ADFM a recommandé de «valoriser le travail reproductif/domestique non marchand et préciser l’étendue de sa contribution au produit intérieur brut et à la richesse nationale». Elle propose aussi de «fixer des indicateurs clairs et mesurables en ce qui concerne l’accès des femmes à l’emploi et aux postes de décision, la propriété de la terre, des moyens de production et de l’immobilier, de manière à assurer un développement économique intégré et équitable».

Pour l’ADFM, des actions s’imposent aussi afin de «déterminer les mécanismes appropriés pour la généralisation de la couverture sociale pour toutes les femmes, en prenant en considération les travailleuses agricoles, les femmes rurales et les cheffes de familles qui vivent dans la précarité et la pauvreté», de même que pour «adopter la transparence dans la gestion du Fonds d’appui à la cohésion sociale» pour en faire bénéficier les femmes de manière plus équitable.

L’ONG rappelle, dans ce contexte, que le taux de chômage des femmes a augmenté plus que celui des hommes, passant de 11,1 % à 15,9 % entre le deuxième trimestre 2019 et le deuxième de 2021, contre une augmentation de 7,2 % à 11,9 % chez les hommes sur la même période.

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