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Grand Angle

Maroc : Vers une fragilisation de la majorité gouvernementale ?

Composée de cinq formations politiques – Istiqlal, Union Socialistes des Forces Populaires (USFP), Rassemblement National des Indépendants (RNI), Parti pour le Progrès et le Socialisme (PPS), Mouvement Populaire (MP) – la majorité gouvernementale est en passe de prendre l’eau.
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En effet, un (nouveau) virus vient de s’inviter dans la «jungle» politique avec comme effet direct la volonté des partis politiques de quitter le gouvernement et rejoindre l’opposition parlementaire. Après la «sortie» du Parti Authenticité et Modernité (PAM) de la majorité quelques jours avant les élections communales – pour rappel le PAM est la 1ère force politique au Parlement avec 70 sièges à la première Chambre et assure la présidence de la seconde Chambre – voilà que le RNI souhaite tirer sa révérence, comme du reste l’USFP.

Querelles intestines, règlements de comptes, grogne de la base, espaces (de plus en plus) réduits pour un «réel» exercice du pouvoir, opportunismes, alliances de fortune, …autant de raisons qui conduisent des partis (sous la pression des militants) à vouloir quitter le navire, histoire de se gagner en virginité dans les rangs de l’opposition

Drôle de mise en scène ! Sous la colonisation française au Maroc, le résident général Lyautey disait que «gouverner, c’est pleuvoir». Aujourd’hui, si le propos est toujours d’actualité (tant la facteur climatique est essentiel pour l’économie), on pourrait y ajouter «gouverner, c’est ne pas diriger».

Comment expliquer que des partis dits traditionnels, rongés à l’exercice du pouvoir et fins connaisseurs des arcanes du pouvoir, le vrai, envisagent-ils de basculer dans l’opposition ? Est-ce un aveu d’impuissance ? Un effet de mode ? Une incapacité à tenir tête aux donneurs d’ordre…invisibles ? Ou tout simplement (et vraisemblablement), la mise à mort d’un mode de gouvernance et la fin d’un cycle?

Fait rare pour un Etat en route vers le progrès et la modernité, les partis politiques, eux, ont dû mal à jouer et assumer leur rôle dans la «dynamique» enclenchée depuis 1998 et le gouvernement dit d’alternance avec l’arrivée aux commandes des socialistes. Si comparaison n’est pas raison, il n’en reste pas moins que des pays ont réussi leur transition politique grâce au dynamisme des partis.

On pourrait prendre comme exemple l’Espagne qui, sous l’ère Franco, comptait près de 80 partis qui agissaient clandestinement. Cette configuration a permis à ce pays d’assurer sa transition politique et de confiner son architecture parlementaire. Le tout sans couacs majeurs. C’est dire le rôle déterminant des organisations partisanes dans la vie politique d’un pays, quelque soit son histoire, sa taille ou encore ses particularités.

Aucune excuse n’est donc valable pour tenter de justifier quoi que ce soit. La réalité, elle est visible et lisible. L’exercice du pouvoir a un prix. La compromission, aussi…

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